Tiffany étincelle grâce à sa haute joaillerie et relève ses prévisions

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Florent Gilles

Veröffentlicht am
28.08.2013

NEW YORK (New York), 27 août 2013 (AFP) - Le joaillier américain Tiffany a relevé mardi ses prévisions annuelles après avoir largement dépassé les attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé. "Les résultats du deuxième trimestre ont dépassé nos attentes", s'est félicité le PDG Michael Kowalski lors d'une conférence d'analystes.

La marque au logo turquoise a dégagé sur les trois mois achevés fin juillet un bénéfice net de 107 millions de dollars, contre 92 millions un an plus tôt, selon un communiqué. Le bénéfice par action, indicateur privilégié par les analystes, s'est établi à 83 cents, soit 9 cents de mieux que ce qu'attendait le consensus du marché. A l'inverse, les ventes du trimestre, malgré une progression de 4%, sont inférieures aux attentes: 926 millions de dollars, contre 941,37 millions de dollars attendus par les analystes.

Pour expliquer la rentabilité du joaillier, Michael Kowalsky a indiqué que les ventes des bijoux haut-de-gamme restent très solides et que les efforts du groupe pour réduire ses coûts fixes lui avaient permis d'améliorer sa marge opérationnelle. Toutefois, il a admis que "la croissance des ventes plus rapide dans la haute joaillerie", tirée notamment par sa gamme de diamants colorés, "que dans les bijoux fantaisie", pèse sur les marges.

La haute joaillerie fait en effet appel à des pierres et des métaux précieux plus coûteux et les marges sont plus faibles tandis que les bijoux fantaisie, surtout en argent et parfois sertis de plus petites pierres, sont plus rentables. Le groupe bénéficie toutefois d'un contexte favorable de baisse des prix des métaux et pierres précieuses comparé à l'an dernier, qui devrait gonfler les marges au cours des trimestres à venir, a remarqué Jason Asaeda, analyste de S&P Capital IQ, interrogé par l'AFP.

"L'accent stratégique du groupe est vraiment sur la haute joaillerie afin de relever l'image de luxe de la marque", qui s'était surtout appuyée sur des bijoux moins précieux et plus abordables ces dernières années, a relevé Jason Asaeda. "Nous sommes très satisfaits de nos ventes dans toutes les régions à l'exception du continent américain", où elles n'ont progressé que de 2%, a par ailleurs estimé le directeur financier Patrick McGuiness.

Les performances commerciales du groupe ont été particulièrement notables dans la région Asie-Pacifique, notamment en Chine, où les ventes de Tiffany se sont envolées de 20% à parités constantes au deuxième trimestre, et où le groupe développe son réseau de magasins. Il en comptait au total 277 dans le monde à la fin du trimestre et vise 16 nouveaux points de vente en nom propre cette année.

En Europe, les ventes ont augmenté de 11%, tirées par la Grande-Bretagne. En revanche, le chiffre d'affaires au Japon a pâti de l'affaiblissement du yen au deuxième trimestre. Les ventes du groupe y ont nettement baissé, de 14%. Michael Kowalski a toutefois noté qu'elles ont progressé hors effet de change ce qui pour lui témoigne d'un appétit de consommation renouvelé de la part des Japonais. "Le problème c'est que la croissance des ventes aux États-Unis reste atone", à cause d'un manque de confiance des consommateurs "qui se retrouve dans d'autres groupes de luxe et dans les grands magasins", a observé Paul Swinand, analyste chez la maison de recherche Morningstar.

Le joaillier a relevé ses prévisions sur l'année entière, expliquant compter sur l'ouverture de nouveaux magasins et le développement de nouveaux produits. Il table désormais sur un bénéfice par action compris entre 3,50 et 3,60 dollars contre une fourchette de 3,43 à 3,53 dollars précédemment.

L'action de Tiffany's reculait malgré cela de 1,41% à 80,52 dollars à la mi-séance. Beaucoup d'investisseurs anticipaient ce relèvement des prévisions, selon Paul Swinand, mais surtout le titre était pénalisé par une tendance générale à la baisse à Wall Street, où les résultats étaient occultés par le conflit en Syrie.