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05.01.2023
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Snapchat montre les muscles dans le domaine de la réalité augmentée appliquée au commerce

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05.01.2023

Oreilles de lapin, langue de chien ou tête de chat: les filtres de réalité augmentée (augmented reality ou AR en anglais) à appliquer lors d’un selfie ont fait, avec la possibilité d’envoyer des vidéos et de créer des "stories", le succès de l’application Snapchat lancée au début des années 2010.


Geoffrey Perez, Head of luxury de Snapchat présente les développements de la société en décembre dernier à Paris - FNW


Aujourd’hui, l'entreprise Snap, derrière l'appli, revendique pas moins de 363 millions d’utilisateurs quotidiens dans le monde avec plus de 6 milliards de filtres (appelés "lens" chez Snap) appliqués chaque jour et 250 millions de personnes s’en envoyant chaque jour. La société américaine avance qu’elle peut s’appuyer sur plus de 300.000 créateurs de contenus qui ont imaginé et développé au total 3 millions de filtres différents. Les derniers filtres d’Avatar, créés pour le second opus cinématographique de l’œuvre de science-fiction de James Cameron, ou les ‘crying lens’, qui transforment et font pleurer le visage filmé, sont de puissants moteurs ludiques.

Aujourd’hui, Snap veut accélérer dans l’exploitation de ce savoir AR, en développant une offre bien plus large… et commercialisable.

La société, qui a installé un studio de réalité augmentée à Paris l’an passé, fait en sorte de démontrer l’étendu de son potentiel. À l’automne dernier, Snap réalisait une opération culturelle en collaboration avec le Centre Pompidou à Paris. En jouant avec sa façade via la réalité augmentée, l’application proposait aussi de connecter ses utilisateurs, assez jeunes (94% des 15-24 ans seraient connectés à l’application en France selon une étude Médiamétrie réalisée au printemps 2022), au musée de façon originale.



Une approche que JD Sports a exploré pour les fêtes de fin d’année, pour générer là aussi un nouveau trafic vers son flagship d’Oxford Street à Londres. Les utilisateurs de Snapchat, en pointant la caméra de leur smartphone sur la façade du magasin, pouvaient jouer à un jeu d’arcade utilisant la réalité augmentée, en scannant un "snapcode". Un jeu s’intégrant parfaitement dans la campagne publicitaire "King of the game" de l’enseigne pour les fêtes de fin d’année.

L’évènementiel retail est donc un axe de développement pour la société américaine, et elle entend convaincre les marques de lui faire confiance pour déployer de nouvelles fonctionnalités. Mi-décembre, les équipes de Snapchat mettaient d’ailleurs en avant les fonctionnalités qui, selon la société, peuvent permettre aux labels de toucher leurs clients. En particulier pour les marques de mode et de beauté.

"La réalité augmentée permet d’élever l’expérience shopping en ligne, a expliqué Geoffrey Perez, à la tête des opérations Luxury chez Snap. Cela fait une grande différence entre regarder un produit sur un site et pouvoir le regarder sur soi. La technologie permet de recentrer l’expérience sur l’utilisateur. Selon les études que nous avons réalisées, dans 80% des cas, l’AR améliore les taux de vente et 66% des acteurs disent avoir moins de retours. Quand on sait que les retours représentent une perte de 550 milliards de dollars au niveau mondial pour les entreprises et ont un énorme coût environnemental, c’est un élément très important."

Essayage virtuel



Concrètement, Snapchat propose aux marques de développer des filtres qui permettent d’essayer virtuellement (le Try-on) une chaussure, une montre ou une robe. Pour cela, la société met en avant plusieurs solutions. Soit de la 2D, avec une application des produits sur des photos, comme en version miroir, soit via la 3D, en vidéo, avec un produit qui se met à l’échelle.

C’est le point essentiel sur lequel l’entreprise met l’accent: ses technologies de machine learning et de matérialisation d’objets en 3D, notamment son "Wrist tracker", qui permet de visualiser le port de montres et bracelets, ou encore le "Ray tracing", qui affine le rendu matière, par exemple des bijoux. "Chaque année nous travaillons sur des innovations, explique Geoffrey Perez. Et nous collaborons avec des marques de luxe, de mode et de beauté pour apporter le rendu le plus précis possible, que ce soit sur la définition des objets ou le tombé des matières".


La société mise sur l'AR dans le shopping - Snapchat


Snap cherche aussi à développer une habitude de consommation chez ses utilisateurs. Sa solution "Dress Up", lancée en 2022, a pour vocation de regrouper des filtres de différentes marques, mais aussi de faciliter l’achat en ligne ou la recherche d’un lieu de vente pour le produit. La société revendique avoir commencé à collaborer avec L'Oréal, Pandora, MAC, Puma, Farfetch, Dior, Rains ou encore Prada.
 
Avec ces différentes propositions, Snap entend séduire les grands noms du secteur de la mode et du luxe et ainsi trouver de nouveaux débouchés commerciaux. Une nécessité car l’entreprise, qui avait enregistré un chiffre d’affaires de 4,4 milliards de dollars l’an dernier et doit présenter ses résultats annuels 2022 dans les prochaines semaines, est malmenée et a dû mettre sur pied un plan de restructuration l’an passé. Elle doit aussi faire face à la montée en puissance de ses concurrents.

Le groupe américain Meta est comme toujours alerte pour développer des technologies similaires à celles de Snap et met en avant son logiciel Spark AR. De son côté l'appli du chinois TikTok, massivement adoptée par les jeunes, avance à grand pas avec son "Effect House". Tout l’enjeu pour Snap, qui mène d'autres projets comme ses lunettes de réalité augmentée Spectacles ou le développement de ses personnages Bitmoji Fashion pour le métavers, sera de pouvoir leur couper l’herbe sous le pied en étant le premier à saisir le potentiel commercial de la réalité augmentée.
 

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