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16.03.2021
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Ski: un manque à gagner estimé à un milliard d'euros pour les commerces et les fabricants

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16.03.2021

La neige a beau être tombée ces derniers jours sur les massifs alpins, la saison de ski est bel est bien terminée. Une saison blanche pour le secteur du ski. L'arrêt des remontées mécaniques en montagne, liée aux mesures sanitaires de lutte contre la propagation du Covid-19, a provoqué une perte d'environ un milliard d'euros de chiffre d'affaires pour l'ensemble des commerces de ski et les fabricants.


Le marché du ski a connu une saison très compliquée et s'attend à des carnets de commandes très légers pour la saison prochaine. - Shutterstock



"La situation est critique" pour l'ensemble de la filière, a estimé lors d'une conférence de presse ce mardi Virgile Caillet, le délégué général de l'Union sport et cycle (USC), qui représente un secteur frappé de plein fouet par les conséquences en cascade de l'épidémie de Covid-19 sur l'économie de montagne, ultra-dépendante du ski alpin.

Dans le détail, l'USC avance que le manque à gagner est compris entre 50 et 100 millions d'euros chez les commerces de ski en plaine, de 550 millions d'euros chez les commerces de montagne et de 300 millions d'euros pour les fournisseurs d'équipement.


L'analyse de l'USC sur le marché du ski en France - Union Sport et Cycle



Pour les commerces de sport de montagne, la saison d'hiver qui s'achève affiche un recul du chiffre d'affaires de 73% par rapport à la saison 2018-2019, la dernière qui n'a pas été amputée par la pandémie, selon l'estimation de l'USC (qui indique représenter 1.200 commerces de montagne et 90% du marché des équipements de ski).

Et "ça vient se cumuler avec la perte d'activité de 17% de l'année dernière", quand le premier confinement a stoppé net la fin de saison, explique Julien Gauthier, vice-président de l'USC et directeur du développement des magasins Skiset.

"Sur ces deux exercices, c'est quasiment une année de chiffre d'affaires qui a disparu" et face à cela, il estime que les différentes aides de l'État perçues par les magasins représentent seulement 5% de l'activité.

Selon le syndicat, un tiers de ces commerces spécialisés sont en "urgence absolue" pour leur trésorerie, dans un secteur où l'essentiel des recettes sont faites sur les quatre mois de l'hiver - mais les charges s'étendent sur toute l'année. Pas moins de 14% de ces commerces ont déclaré avoir totalement utilisé leur trésorerie.

Le prêt garanti par l'État a certainement servi de soupape, mais 22% des entreprises n'ont pas souscrit à celui-ci selon l'USC. Et 19% l'ont déjà totalement consommé. Elles sont toutefois 39% à n'avoir pas encore touché à cette manne... qu'il faudra rembourser dans quelques mois.


Avec une activité atone cet hiver, ces magasins de ski ont très peu vendu le neuf ou usé leur matériel de location: ils ne vont donc quasiment pas faire de commandes à leurs fournisseurs.

Les commandes de skis pour l'année prochaine devraient chuter de 70%



Une situation "qui nous tue", a expliqué lors de cette conférence de presse Bruno Cercley, le PDG du groupe Rossignol, leader du marché en France, qui a présenté ses chiffres de vente du matériel de sport d'hiver en France: environ 60 millions d'euros en 2019, 26 en 2020 et 18 en 2021, selon ses prévisions. L'USC estime que les commandes de skis pour l'année prochaine devraient chuter de 70%.

Avec des charges fixes stables, "faire tourner des usines dans ces conditions-là, c'est complétement impossible", estime-t-il en disant avoir perçu peu d'aides. "Le fond de solidarité, c'est juste une blague", a-t-il lancé. "Les commandes de pré-saison pour l’hiver prochain seront inexistantes et les usines sont à l’arrêt. Mais nos charges fixes demeurent et sont devenues insoutenables, alors que nous devons assurer la pérennité de notre modèle en continuant de mettre au point les produits, de maintenir nos outils industriels et notre capacité d’innovation, en particulier sur nos sites français. Nous avons besoin de mesures d’urgence à court terme pour passer cette crise inédite et nous préparer à la saison prochaine".

Face à ces difficultés, l'Union sport et cycle souhaite "hausser le ton" face au gouvernement - avec qui il échange régulièrement - et lui demande le prolongement du fonds de solidarité et de l'activité partielle jusqu'à décembre 2021, mais aussi les exonérations de cotisation sociales, pour son secteur.

Avec AFP

 

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