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Rome : trop de restaurations gênent le commerce

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AFP
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26.07.2014

Rome, 26 juil 2014 (AFP) - En plein cœur de l'été, c'est une Rome en restauration que découvrent, déçus et mal informés, des milliers de touristes venus des quatre coins du monde.

Des travaux qui s'imposent pourtant comme une nécessité absolue si la capitale italienne souhaite encore pouvoir s'enorgueillir de son titre de "Ville éternelle".

La fontaine de Trevi (photo AFP)


"C'est quoi cette fontaine ?" s'interroge un jeune Espagnol, alors qu'il fait face à la fontaine de Trevi, entièrement rhabillée d'une robe d'échafaudages grisâtre, qui évoque difficilement la splendeur de ce monument rendu mondialement célèbre par Federico Fellini dans la "Dolce Vita".

Alors que quelques touristes, certainement désireux de revenir dans une Rome enfin restaurée, tournent le dos au mur d'acier et jettent une pièce, conformément à la tradition, vers un bac aménagé pour l'occasion au pied de la fontaine, d'autres se lamentent du peu d'informations autour de ces chantiers.

"Cela provoque une grande frustration, on vient de trop loin, 10 000 kilomètres pour arriver ici. Ça, on voulait le visiter et on ne peut pas..." révèle un brin agacé Ricardo, touriste chilien en vacances avec sa famille, en pointant du doigt l'oeuvre majeure de Nicola Salvi, architecte et sculpteur italien du XVIIIe siècle.

A quelques mètres de là, c'est la place d'Espagne, sa barque-fontaine et son église de la Trinité-des-Monts perchée au bout de son escalier monumental qui se font refaire une nouvelle jeunesse : une étape dans ses visites guidées que Julie Squadrelli, guide privée, ne fait plus. Et pour cause, les touristes n'ont plus droit qu'à des échafaudages ou des bâches de plastique.

"Mes groupes ne veulent même plus passer par la place, ils ne comprennent pas l'intérêt de perdre du temps devant un bâtiment en réfection", confie celle qui, depuis cinq ans, arpente le centre historique de Rome en accompagnant scolaires et familles dans leur découverte de la ville-musée.

"Lorsqu'ils me contactent, je prends soin de les informer qu'il y a de nombreux travaux", ajoute la guide, un effort qui tranche avec la communication des agences de voyage, souvent elles-mêmes mal informées : "Je n'étais pas du tout au courant, mais bon les Français sont habitués aux travaux", minimise une employée d'une agence toulousaine.

Au rayon des mécontents, les commerçants romains ne sont pas en reste, certains, comme Gianni Riposati, président de l'association des commerçants de la fontaine de Trevi, annonçant alarmiste jusqu'à "une perte de 30% à 40% de son chiffre d'affaires" : "on risque de devoir licencier, pire, de fermer."

Décrié, le choix de l'été pour mener à bien ces travaux répond néanmoins à un certaine logique, selon Julie Squadrelli: "C'est une saison certes fréquentée, mais sans les voyages scolaires et avec un nombre de tours réduits du fait de la chaleur que craignent souvent les personnes âgées".

Les conditions de travail en extérieur sont par ailleurs plus clémentes en cette période de l'année pour les ouvriers, qui s'affairent sur les différents chantiers à l'abri des pluies torrentielles du printemps et de l'automne.

Giovanni Carbonara, ponte de la restauration en Italie, se félicite de ces nombreuses restaurations, financées en grande partie par de prestigieuses enseignes italiennes : Tod's pour le Colisée, Fendi pour la fontaine de Trevi et prochainement Bulgari pour les marches de la place d'Espagne.

Cependant, le spécialiste pointe du doigt des excès : "A Rome, on a parfois beaucoup trop restauré paradoxalement ces dernières années et ce, à cause de la tenue de grands événements comme le Jubilé de l'an 2000 ou le mondial 90, délaissant par la même des sites jugés à tort de moindre importance, comme le forum de Trajan".

Au pied d'un Colisée étrangement en noir et blanc autour duquel tourne une structure métallique pour lui rafraîchir la façade, les touristes continuent d'affluer en masse.

Parmi eux, Fannie et Florence, deux jeunes Parisiennes, ont pris l'avion depuis la France pour passer "un séjour entre copines". Confrontées aux différents chantiers, elles ne perdent pour autant pas le sourire : "Rome, ça reste magique malgré tout!"

 

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