Übersetzt von
Clémentine Martin
Veröffentlicht am
19.02.2021
Lesedauer
4 Minuten
Herunterladen
Artikel herunterladen
Drucken
Textgröße

Proenza Schouler et Ella Emhoff font sensation au Parrish Art Museum

Übersetzt von
Clémentine Martin
Veröffentlicht am
19.02.2021

C’est le jour de sa clôture que la fashion week de New York a enfin donné l’impression d’avoir commencé, avec une collection de Proenza Schouler proposant une nouvelle vision subtile, fraîche et majestueuse de l’habillement formel. Ella Emhoff, la sensation du moment, fait partie des mannequins qui ont défilé.


Ella Emhoff vêtue d’un look de la collection Proenza Schouler pour l’automne/hiver 2021


La collection était présentée au Parrish Art Museum de Watermill, à Long Island. Les mannequins, triées sur le volet, cheminaient le long d’un mur en béton néo-brutaliste de 180 mètres de long ou évoluaient à l’intérieur de cet espace rappelant une grange de ferme. Marchant d’un pas pressé et assuré, ces dames donnaient l’impression d’avoir un objectif bien précis en tête.
 
Et pour cause : elles étaient vêtues de vêtements imposant l’autorité et rayonnant d’élégance, comme le tailleur noir parfaitement drapé composé d’un pantalon évasé oversize et d’un blazer triangle fermé par un seul bouton porté par Ella Emhoff. Ses cheveux parcourus de boucles serrées, son visage encadré par des lunettes rondes d’intellectuelle : la carrière de la jeune femme en tant que mannequin a commencé lors de l’investiture de sa belle-mère Kamala Harris en tant que vice-présidente des États-Unis le mois dernier, ayant fait grand bruit en raison de ses origines asiatiques et afro-américaines.

Pas un seul faux pas dans cette collection. Les manteaux en cachemire ouverts sensuels, les surchemises à coupe triangle et les jupes asymétriques au drapé impressionnant rehaussées de brides contrastantes constituaient une véritable leçon de bon goût.
 
Le duo à la tête de Proenza Schouler, Jack McCollough et Lazaro Hernandez, ont aussi produit quelques robes-portefeuilles de gala en jersey, ruchées à la perfection.
 
Ella Emhoff est apparue trois fois, dont une dans un manteau d’espion en cuir digne de la Stasi, avec sa large ceinture et ses poches à rabats. Parmi les fabuleux manteaux, on retiendra aussi un modèle en cuir de couleur beige, bordé de trois bandes en intarsia.



 « Ella est quelqu’un de très intelligent, elle étudie les beaux arts à Parsons. C’est exactement le genre de fille avec qui nous aimons passer du temps. Même si tous les mannequins ne viennent pas accompagnés des Services Secrets ! Pour nous, ce changement de présidence est formidable. C’est un nouveau chapitre de l’histoire de l’Amérique et nous sommes enchantés d’y être liés », revendique Lazaro Hernandez lors d’une visioconférence avant le défilé.

Jack McCollough ajoute : « Ella vient juste de signer chez IMG, après son apparition dans un manteau-bijou de Miu Miu lors de l’investiture. Cette saison, elle travaille exclusivement pour nous, et elle est déjà presque professionnelle. C’est le moment de tourner la page en Amérique, et ce sera notre première collection à sortir en septembre, après la pandémie ».

Toute la présentation était retranscrite dans un court film tourné par Daniel Shea, qui a aussi réalisé le lookbook de voyage autour de Manhattan du duo la saison dernière.
 
« Nous avons fait toutes les prises de vue de la collection en un week-end, qui s’est révélé être le plus froid de l’année. À l’extérieur par - 10 °C ! Les pauvres mannequins devaient faire des allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur toutes les deux minutes pour se réchauffer », reconnaît Lazaro Hernandez.
 
Comme chez tous les grands créateurs, un statut que Jack McCollough et Lazaro Hernandez ont maintenant atteint, les coupes et les lignes sont au cœur des collections.



 « Nous avons voulu injecter une personnalité dans les vêtements, pour provoquer une réaction et une gestuelle automatiques lorsqu’on les enfile », explique Jack lors d’un appel à son domicile de Fort Greene, à Brooklyn, où ils vivent depuis sept ans.

Auparavant, Proenza Schouler apportait de la personnalité à ses collections après leur confection. Cette saison, le caractère affirmé de la maison a été intégré directement aux patrons et aux coupes. Les techniques de fabrication sont dévoilées dans des mini-vidéos sous plusieurs angles, disponibles sur le site du label. La beauté afro-américaine Lineisy Montero était sublime dans l’une des nombreuses robes fabuleuses de la collection, portant un modèle fourreau blanc à une seule bretelle. D’autres mannequins étaient vêtues de robes inspirées de déshabillés, déclinées dans des mélanges de maille et de soie.
 
« Nous avons voulu couper le tissage pour que l’épaule se fronce d’un côté. Nous avons utilisé une nouvelle technique de coupe sophistiquée pour offrir des silhouettes plus longues et plus élancées », explique Jack McCollough. Lazaro Hernandez ajoute : « Nous avons aussi voulu éliminer tout ce qui n’était pas nécessaire et toutes les broderies. Peu de boutons, presque pas de poches extérieures, des chaussures et des mules plates. »
 
En raison de la pandémie, le duo travaille à distance depuis deux mois. Les deux hommes n’ont pas pu se rendre chez leurs fabricants en Italie depuis plus d’un an, mais peuvent compter sur un excellent atelier en interne.
 
En tout cas, ces circonstances difficiles n’ont en aucun cas bridé leur créativité, qui s’exprimait aussi à travers de nouveaux talons hauts en cuir coupés comme des chaussettes. Une collection artistique, authentique et intelligente, tout comme son lieu de présentation.

 

Copyright © 2024 FashionNetwork.com Alle Rechte vorbehalten.