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12.06.2016
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Paris: comment faire revenir les touristes?

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12.06.2016

Le Haut Marais n’a jamais connu la foule dans ses rues étroites, et n’est pas la rue des Francs Bourgeois qui veut, dans le Bas Marais, avec ses hordes de promeneurs du week-end notamment. Mais, aux dires de certains observateurs, le fameux Haut Marais serait victime d’une catastrophe pas naturelle du tout. La chute, forte, de la fréquentation des boutiques, due notamment à la forte baisse de la fréquentation touristique mais aussi de certains Parisiens et Français.
 

Le Ritz rouvre au pire moment pour l'hôtellerie parisienne - Vincent Leroux


Mais ce quartier au charme indéniable n’est pas le seul à s’inquiéter de la baisse de fréquentation des commerces parisiens. Bernard Arnault, le patron du premier groupe de luxe mondial, LVMH, l’affirme régulièrement, les boutiques parisiennes du groupe restent en deçà des chiffres des années d’avant attentats. Un propos partagé par nombre de spécialistes de l’immobilier commercial qui voient du coup les dossiers de cession trainer.
 
Les dernières statistiques de l’occupation hôtelière publiées par l’office de tourisme de Paris sont à cet égard éloquentes quant à la fréquentation de Paris aujourd’hui.

Le taux d’occupation hôtelier dans le Grand Paris a reculé de 8 points au mois de février pour atteindre 55,8 %. Le prix moyen (124,1 €) a reculé de 1,8 % et le RevPAR, soit le revenu par chambre disponible,  (71,7 €) a, lui, reculé de -13,8 %. Les arrivées globales ont baissé de 5,9 % par rapport à février 2015 dont -0,9 % pour les Français et -11,9 % pour les étrangers. En clair, l’hôtel Ritz qui vient de rouvrir arrive au pire moment…

Dans la continuité de 2015, le Japon (-66,7 %), la Russie (-42 %) et l’Italie (-21 %) sont les marchés qui accusent les plus fortes baisses.

Seulement quatre marchés étrangers progressent : les Américains (Etats-Unis) d’abord, à +1,3 %; les Néerlandais à +22,2 %; les Espagnols qui, après une belle année 2015 (+2,5 % d’arrivées après plusieurs années de baisses consécutives) enregistrent des arrivées en hausse de +8,5 % en février 2016; les pays du Proche et Moyen-Orient, malgré une hausse de +6,7 %, enregistrent un volume d’arrivées inférieur à celui de février 2014 (-8,0 %). 

Le marché national (57,4 % des arrivées hôtelières dans le Grand Paris en février 2016) semble depuis novembre plus résilient que les marchés internationaux.

Les arrivées françaises affichent seulement pourrait-on dire un léger recul de -0,9 % (+0,3 % à Paris intramuros et -2,8 % en petite couronne) par rapport à février 2015.

Des visuels de la campagne Made in Paris


Alors que faire? La mairie de Paris est bien consciente de la situation et multiplie les actions. En début d’année, la maire de Paris Anne Hidalgo et la président de la région Ile de France Valérie Pécresse se sont rendues ensemble au Japon pour convaincre les Japonais de revenir dans cette capitale qu’il ont toujours chérie.
 
Il y a quelques jours, une grande campagne de promotion de la destination Paris a été lancée par l’Etat, la mairie de Paris et la région Ile de France, avec l’appui de l’association Atout France et de grandes entreprises. Une mobilisation générale autour d’un slogan : Made in Paris.

Ce plan cible en priorité les publics dits « réactifs » et identifiés comme sensibles aux actions de promotion : les clientèles individuelles et de loisirs, originaires de marchés proches tels que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni, et plus généralement d’Europe.

Il s’adresse également à des marchés plus lointains, mais importants en terme de fréquentation et de panier moyen de dépenses à Paris : Amérique du Nord, Chine, Corée, Inde ou encore Japon. Les 16 marchés concernés totalisent, à eux seuls, 83% des séjours internationaux en France.
 
Il est financé par l’État (dans le cadre du plan de relance national doté d’1 million d’euros) et par la Mairie de Paris et l’Office du tourisme et des Congrès de Paris (800.000 euros) ainsi que par des contributions de partenaires privés et institutionnels.
 
Son objectif est double: redonner confiance aux touristes étrangers en portant un message rassurant concernant la sécurité en France (renforcement de la sécurité sur les sites touristiques, augmentation des systèmes de contrôle dans les aéroports et les gares, etc.); et afficher une image positive de la destination Paris, en écho à l’élan de sympathie mondiale qui a fait suite aux attentats de janvier et décembre et en insistant sur l’art de vivre de Paris et plus largement de la France.
 
La campagne repose sur quatre visuels, affichant le slogan « Made in Paris », imaginés et conçus pour afficher une image positive de la destination Paris. Ils sont accompagnés de trois visuels de promotion de la destination France, Paris ayant aussi pour beaucoup de visiteurs étrangers un rôle de porte d’entrée sur le territoire national.

Ces visuels sont diffusés en version web et papier, avec l’achat d’espaces médias ciblés par marchés et le soutien de nombreux partenaires, parmi lesquels : France Média Monde (clips et outils numériques) ; Air France et Japan Airlines (affichage et outils numériques) ; Paris Aéroports (affichage) ; JC Decaux (affichage) ; etc.

Les villes ayant des relations étroites d’amitié avec Paris, à l’exemple de New-York et de Tokyo, dédient à cette campagne une partie de leur affichage urbain. Les ambassades de France à l’étranger et les ambassades étrangères en France mobilisent également leurs outils de communication.

La campagne est évidemment déclinée sur les réseaux sociaux, grâce au dispositif social media « Paris je t’aime ». Doté d’un community manager dédié, il réunit déjà 300.000 abonnés sur Facebook, 140.000 sur Instagram, 100.000 sur Twitter, et prend aussi la forme d’une chaine Youtube. Les comptes réseaux sociaux des partenaires de la campagne relaient ces publications.

La Ville de Paris a également impulsé la réalisation d’un film promotionnel dédié à la destination Paris, qui réunira des acteurs français et internationaux. Son tournage débutera dans les prochaines semaines, pour une diffusion prévue d’ici la fin de l’été.

Enfin, en septembre, elle ajoutera à cette campagne un jeu-concours d’une envergure inédite. L’agence Buzzman, spécialisée dans la communication virale, a accepté de travailler  à sa conception.
 
Plus de 70 blogueurs/youtubers en provenance de dix pays seront accueillis dans les prochains mois. L’objectif étant de susciter des prises de parole positives de personnalités internationales en utilisant à la fois leur écosystème de diffusion, celui d’Atout France, de l’Office de tourisme et des congrès et des médias qui seront sélectionnés. L’accueil de ces influenceurs sera organisé en lien avec des partenaires privés (Air France, transporteurs) et institutionnels (Ville de Paris, Conseil régional d’Ile-de-France).
 
La Ville compte aussi évidemment sur l’UEFA EURO 2016 et le Tour de France pour sa communication. Il est vrai que les grèves, de toute nature  (transports, non-ramassage des ordures), ne vont pas dans le “bon” sens…
 
 
 
 
 
 
 

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