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Clémentine Martin
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15.03.2021
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Pablo Isla (Inditex): "Nous retrouverons une croissance de 4 à 6% après la pandémie"

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Clémentine Martin
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15.03.2021

"Pendant l’exercice 2020, je me suis senti plus fier et plus satisfait que jamais du travail effectué par toutes les équipes de l’entreprise dans tous les pays du monde". C’est ainsi que Pablo Isla a ouvert la présentation des résultats annuels de la société mercredi 10 mars. "Cet exercice a été particulièrement difficile et marqué par la pandémie de coronavirus, avec plus de 25% de boutiques fermées en moyenne. Pendant certaines périodes, nous en sommes arrivés à fermer temporairement 90% de nos boutiques. Nous avons ensuite subi des restrictions de notre affluence, de nos horaires d’ouverture et de notre capacité. Pour toutes ces raisons, cela me paraît vraiment incroyable que nous ayons réussi à générer ces chiffres de vente, cette croissance de la vente en ligne, ce développement énorme de l’intégration du stock et que nous ayons pu assurer cette continuité de nos relations de travail avec nos fournisseurs", salue le président du groupe espagnol. À la clôture de l’exercice, le 31 janvier dernier, 30% du parc de boutiques d’Inditex était encore fermé et 52% des points de vente étaient affectés par des restrictions. 18% seulement fonctionnaient normalement.


Pablo Isla, le président d’Inditex - Inditex


"L’année 2020 a été marquée par la pandémie, mais nous avons accéléré substantiellement la transformation stratégique de notre entreprise", poursuit-il. Cette évolution, selon lui, place le groupe "dans une position plus solide pour l’avenir". "Ce que nous voulons, c’est une entreprise complètement intégrée, digitalisée et durable, mais aussi de plus en plus flexible et efficace", décrit-il. Pour lui, la priorité reste pour le moment la protection "des employés, des fournisseurs et des clients, ainsi que la collaboration avec les autorités sanitaires".

Avec 25% de plages commerciales perdues au fil de 2020, Pablo Isla rappelle que "le défi à relever a été énorme, avec des conditions que nous n’aurions jamais pu imaginer. Les facteurs externes ont été extrêmement significatifs".

"D’après les différents calendriers, le 12 avril, près de 100% de nos boutiques auront rouvert".



En février 2021, 21% des boutiques étaient encore fermées. Pourtant, les ventes n’ont perdu "que" 15%. Début mars, 15% des boutiques affichaient encore porte close en raison de la situation sanitaire dans certains pays comme la Grèce et le Brésil. Malgré tout, les ventes n’ont chuté que de 4%. "Si nous excluons certains marchés où la totalité ou la quasi-totalité de nos boutiques étaient fermées, au cours de la première semaine de mars, les ventes ont commencé à montrer une évolution positive", affirme Pablo Isla, qui compare cette situation avec celle de septembre et octobre derniers.

"Lorsque nous rouvrirons les boutiques, le cumul des ventes physiques et de la vente en ligne nous permettra d’atteindre des niveaux de revenus équivalents à 2019. Notre stratégie intégrée nous permet d’aborder l’avenir avec optimisme", assure-t-il. "D’après les différents calendriers, le 12 avril, près de 100% de nos boutiques auront rouvert".

Inditex reprendra sa croissance après la pandémie



"Une fois que la pandémie sera derrière nous, l’entreprise retrouvera des niveaux de croissance compris entre 4% et 6%", affirme Pablo Isla. Mais avant ce retour à la normalité, la vente en ligne reste d’une importance cruciale. Lors du dernier exercice, elle a généré 6,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. "Nous sommes devenus l’un des plus grands détaillants de mode en ligne au monde. Nous nous sommes distingués par la croissance de notre activité en ligne et notre rentabilité", déclare-t-il avec fierté. Avec plus de 46 millions de commandes, les éléments-clés de cette stratégie reposent sur l’intégration des stocks, mais aussi le développement de la technologie RFID, l’investissement technologique des dernières années et le travail des différentes équipes.


Boutique Zara à Bogotá - Inditex


"Nous avons réussi à réduire nos stocks et notre inventaire, une stratégie que nous mettons en place depuis 2018 et qui découle de l’intégration totale entre les boutiques et la vente en ligne. C’est ainsi que nous sommes capables de mieux répondre aux besoins de nos clients", précise-t-il. Avec 5,3 milliards de visites cumulées entre les différents sites web du groupe au cours de l’exercice, 15 millions de visiteurs uniques et 132 millions d’applications actives en 2020, les chiffres sont impressionnants. "Cela représente 132 millions de clients très fidèles, qui ont téléchargé notre application et l’utilisent pour commander ou pour découvrir des produits qu’ils viendront ensuite acheter en boutique", analyse-t-il.

L’importance du canal physique



En juin dernier, le groupe a annoncé un projet d’optimisation de son parc de boutiques, passant par la fermeture de 1.000 à 1.200 espaces de vente en 2020 et 2021. Mais Pablo Isla affirme conserver tout son intérêt pour le canal physique et compte bien poursuivre les ouvertures. "Évidemment, nous allons continuer d’investir dans les boutiques", garantit-il. En parallèle, il veut poursuivre son plan "de rénovations et de nouvelles implantations pertinentes". Cette année, environ 400 boutiques pourraient être absorbées sur différents marchés. Mais le dirigeant rappelle que "l’investissement dans les boutiques reste central dans le développement de notre activité".

"Malgré la pandémie, nous avons continué d’ouvrir et de rénover des boutiques pendant tout l’exercice", rappelle-t-il. Il cite l’exemple de la boutique Zara dans le bâtiment de La Samaritaine, à Paris, ou celle du Paseo de Gracia à Barcelone.

Le succès du digital



"Nous continuons d’investir constamment dans l’intégration digitale", souligne Pablo Isla, qui cède ensuite la parole à Carlos Crespo, le PDG de Zara.com. Ce dernier aborde le sujet du nouveau bâtiment abritant le siège social de l’entreprise. "Nous sommes très fiers de ces locaux, qui correspondent parfaitement à la nouvelle vision de l’entreprise", se félicite-t-il. Il se déclare également satisfait de l’évolution d’Inditex Open Platform, dont la conception a démarré en 2018 et qui sera complètement implantée dès 2021. "C’est une plateforme en évolution constante, où nous intégrons de nouvelles technologies et fonctionnalités", résume-t-il. "Inditex est déjà une entreprise pleinement digitale", conclut-il.

De son côté, Pablo Isla reconnaît qu’il est parfois "difficile [d’en] comprendre toute la portée depuis l’extérieur, mais les bons résultats de cette année n’auraient pas été possibles si nous n’avions pas pris la décision il y a quelques années de lancer notre propre plateforme".

Visions d’avenir



Carlos Crespo a également tenu à rappeler "le soutien continu [de la société] à tous les fournisseurs de la chaîne d’approvisionnement. Toutes les commandes ont été honorées, et plus de 35% de nos pièces sont déjà issues de la ligne Join Life. 80% de nos installations utilisent des énergies renouvelables, et nous appliquons des modèles garantissant l’efficacité énergétique de nos boutiques dans le monde entier. Nous avons éliminé les sacs plastiques, développé l’utilisation du ticket électronique et nous avons revu nos objectifs environnementaux à la hausse". Pablo Isla abonde en son sens: "C’est un processus qui est encore en cours. Nous poursuivons nos efforts. En 2021, nous voulons que plus de 40% de nos produits soient estampillés Join Life et nous allons continuer d’innover dans le recyclage textile".


Boutique Bershka à Amsterdam - Inditex


À moyen terme, Pablo Isla est convaincu que la vente en ligne va poursuivre sa croissance, pour représenter à terme 25% du chiffre d’affaires total de l’entreprise.

Proximité et réduction des stocks



Les conséquences du coronavirus ont poussé certaines entreprises à réorganiser complètement leur production. Mais le président d’Inditex souligne que "la production de proximité fait déjà partie de notre stratégie. Elle représente déjà plus de 50% du total". Selon lui, cette organisation a permis une "plus grande capacité d’adaptation pendant l’exercice", car les achats peuvent être modulés en fonction des besoins. "Notre stratégie reste la même. La pandémie n’a causé aucun changement dans ce sens. Au lieu de définir une collection avec beaucoup d’anticipation, nous essayons de prévoir ce que pourraient vouloir nos clients", explique-t-il.

"Nous avons toujours fonctionné avec peu de stock. Maintenant, nous avons encore accentué cette tendance afin de ne pas nous engager sur autant d’achats", indique Pablo Isla.

Inditex ne fera pas appel aux aides européennes



Pablo Isla aborde aussi la question des aides européennes. "Actuellement, nous n’avons pas prévu de solliciter des fonds. Bien sûr, la possibilité de recevoir de grandes quantités de capitaux européens peut encourager la transformation et le développement économique de l’Espagne", médite-t-il. "Mais cela ne doit pas nous faire oublier ce que nous devons faire chez nous. Nous ne pouvons pas nous contenter de parler des aides européennes, nous devons aussi affronter les transformations dont l’Espagne a besoin pour renforcer sa compétitivité et pour devenir une économie plus en phase avec le XXIe siècle".

En ce qui concerne l’emploi et les charges salariales, le président du groupe espagnol reconnaît que les fermetures de boutiques, les restrictions et la chute du tourisme ont entraîné "une baisse des recrutements d’équipes temporaires pendant tout l’exercice". En Espagne, au début de l’exercice, la société employait 36.600 personnes et ce chiffre reste le même fin 2020. "Nous avons maintenu tous nos emplois fixes pendant l’exercice. Pour la Semaine Sainte et les prochains mois, nous espérons pouvoir reprendre les embauches de travailleurs en renfort", conclut-il.

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