Von
AFP
Veröffentlicht am
07.01.2006
Lesedauer
3 Minuten
Herunterladen
Artikel herunterladen
Drucken
Textgröße

PPR : les têtes valsent toujours, François-Henri Pinault place ses hommes

Von
AFP
Veröffentlicht am
07.01.2006

PARIS, 6 jan 2006 (AFP) - Les têtes ne s'arrêtent plus de tomber à la direction du groupe de distribution et de luxe PPR et de ses filiales (enseignes Conforama, Fnac, La Redoute, marques Gucci, YSL, Bottega Veneta..), où le PDG François-Henri Pinault continue de placer ses hommes, près d'un an après avoir pris les rênes du groupe fondé par son père.


Le PDG de PPR, François-Henri Pinault le 19 mai 2005
Photo : Jean-Pierre Muller

Le dernier départ en date, annoncé cette semaine, a été celui de Bruno Crémel, depuis 3 ans directeur général France de la Fnac, un proche de l'ancien président Serge Weinberg, et qui n'avait pourtant pas démérité à la tête de cette filiale qui marche bien. Le patron de la Fnac, Denis Olivennes, reprendra directement la main sur la France, avec un nouveau bras droit, Fabien Sfez.

Début décembre, c'est le directeur financier franco-australien Ross McInnes, ancien directeur général et financier de Thales, qui quittait le groupe après des désaccords avec M. Pinault, qui l'avait pourtant recruté six mois plus tôt.

François-Henri Pinault a aussitôt remplacé M. McInnes par un fidèle, Jean-François Palus, ancien directeur et administrateur d'Artemis, le holding patrimonial de la famille Pinault, et diplômé de HEC, comme M. Pinault.

Appliquant les règles du "management classique", François-Henri Pinault veut s'entourer "d'une équipe à lui, d'hommes en qui il a toute confiance", estime Guy Francheteau, analyste chez Fideuram Wargny.

"Il change tout pour mettre des gens de sa génération", parmi lesquels "beaucoup qui viennent d'HEC comme lui", renchérit un analyste qui souhaite rester anonyme.

Cet impressionnant renouvellement des dirigeants avait démarré dès février 2005: quelques jours après son arrivée à la tête du groupe, M. Pinault avait donné le ton en congédiant Per Kaufmann de la direction de sa filiale Conforama, remplacé par Christophe Cuvillier, encore un ex-HEC,sanctionnant ainsi les mauvaises performances de l'enseigne de meubles.

Celles-ci ont continué de se dégrader au premier semestre 2005 avant de s'améliorer un peu au troisième trimestre.

En janvier, il avait débauché Valérie Hermann chez Dior, elle aussi ancienne d'HEC, pour en faire la PDG d'Yves Saint Laurent.

Cet été, la direction de la communication du groupe a été entièrement chamboulée: son responsable Thomas Kamm a été remplacé par Laurent Claquin, un jeune homme de 34 ans venu du Ministère de la Culture et de Beaubourg, entré dans le groupe en 2004 comme conseiller de François Pinault chez Artemis puis de son fils. Idem à la communication financière, où David Newhouse a dû céder son siège à Marc Willaume.

Au printemps 2004, le départ fracassant du charismatique directeur créatif de Gucci, Tom Ford, et du PDG de Gucci Group, l'ancien avvocat Domenico de Dole, remplacé par Robert Polet pendant l'été alors que Serge Weinberg était encore président du directoire, avait déjà annoncé le début d'une nouvelle ère chez PPR: fini les paillettes et les designers star, place aux chiffres.

M. Polet, ancien d'Unilever, n'avait pas fait mystère dès son arrivée qu'il considérait que les sacs à main à 1000 dollars devaient pouvoir se vendre avec les mêmes méthodes marketing que la lessive ou le savon.

Il avait aussi opté pour la décentralisation, avec un PDG par marque, plutôt que pour la centralisation du pouvoir façon Ford-De Sole.

Pour Guy Francheteau, la stratégie est payante: "mon sentiment, c'est que le groupe est vraiment en train de se développer", commente-t-il.

Le titre PPR a pris 14,58% en un an, mais nettement moins que le CAC 40, qui a pris quelque 24%, et l'action est loin d'avoir retrouvé ses sommets de décembre 2000.

Copyright © 2024 AFP. Alle Rechte vorbehalten. Wiederveröffentlichung oder Verbreitung der Inhalte dieser Seiten nur mit ausdrücklicher schriftlicher Zustimmung von AFP.