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Mode masculine: Le retour en force du manteau sur les podiums parisiens

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AFP
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20.01.2012

PARIS, 20 jan 2012 (AFP) - Exit doudounes et parkas molles. Les hommes vont s'offrir dès l'hiver prochain un vrai manteau, dont les différentes versions proposées par les marques de luxe cette fin de semaine à Paris, promettent tenue et allure, des valeurs fortes en temps de crise.

Déjà très présent cet hiver, bien qu'il n'ait pas fait très froid en Europe, le manteau confirme sa suprématie l'hiver prochain. "Dans les périodes d'anxiété, de doute, les manteaux donnent un sentiment de protection", résume auprès de l'AFP Jean-Jacques Picart, incontournable consultant dans l'univers du luxe, en marge d'un défilé.


Défilé Viktor & Rolf. Photo : Pixel Formula

"On s'y sent câliné mais aussi à l'abri, dans une bulle, d'où le retour du cuir aussi", ajoute-t-il. Sur les podiums, les cuirs s'imposent, entre provocation et confort d'une seconde peau, notamment chez Saint-Laurent vendredi à la Sorbonne, Viktor & Rolf la veille et déjà à Milan chez Jil Sander.

D'un point de vue économique, l'achat d'un manteau, en temps de disette, est "considéré comme un investissement", ajoute M. Picart. Le consommateur se dit: "Je n'achète que cette très belle pièce, forte, et je porterai en dessous ce que j'ai déjà".

Et là, les grandes marques, avec la qualité de leurs coupes et de leurs matières, ont un avantage sur la grande distribution. "Si le manteau est mou, il ne fait plus écran, il ne protège pas", souligne le consultant.

Le Brésilien Gustavo Lins a imaginé des pièces deux en un, avec des manteaux réversibles. Comme ce modèle "chanvre et laine, qui se transforme en trench imperméable", explique-t-il, priant le mannequin de le retirer pour faire voir l'intérieur, lors d'une présentation informelle dans une galerie.

Les banquiers aussi ont besoin de protection

Chez le styliste belge Kris Van Assche, qui dessine aussi Dior Homme mais présentait vendredi sa propre ligne, la coupe des manteaux, qui défilent col relevé, est classique, avec des poches profondes ou en biais.

Ses modèles, en chemises blanches et larges pantalons d'un bleu-violet qui rappelle immanquablement un bleu de travail, avec des lunettes de protection, sont parés pour affronter ce monde cruel. La seule doudoune de la collection, marine et sans manches, ressemble d'ailleurs fort à un gilet pare-balles.

"Les travailleurs ont besoin de protections mais désormais, avec les remous de la crise, les banquiers aussi ont besoin de se protéger", a expliqué le fringant trentenaire au sourire enfantin en coulisses, pour justifier ses juxtapositions entre l'univers des cols blancs et le monde ouvrier.

La marque Saint-Laurent a misé sur le cuir, parfois des pieds à la tête, manteau et gants inclus, pour sa collection intitulée "Sex and money". Le luxe se niche, comme souvent en mode masculine mais encore un peu plus chez son styliste italien Stefano Pilati, dans les détails, comme ce simple revers de cuir sur une veste, dont les poches sont aussi surlignées.

Des cols drapés en cuir protègent le cou et les manteaux en laine sont renforcés d'empiècements sur les épaules. Sur les souliers des modèles, une large bande horizontale d'argent, à usage de "bouclier" dixit le programme.

Chez le Coréen Juun J., les manteaux, très architecturés, prennent une allure guerrière. Ils sont bombés, exagérément larges sur les omoplates, souvent renforcés d'empiècements de cuir le long de la colonne vertébrale, mais aussi sur les manches ou sous la nuque, façon "ninja".

La toile cirée couleur caramel côtoie le néoprène, matière utilisée pour les combinaisons de plongée, des tweeds chinés et même de l'astrakan, fourrure rase, pour ces surhommes qui ont bien du mérite. Par Gersende RAMBOURG

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