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Milan : une recherche conceptuelle pour un style urbain

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AFP
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20.09.2013

MILAN, 19 sept 2013 (AFP) - Déstructurés, asymétries, superpositions, influences artistiques... En ce deuxième jour des collections de prêt-à-porter féminin pour le printemps/été 2014, les couturiers milanais ont proposé une réflexion sur la mode d'aujourd'hui et sur l'essence du vêtement. La mode redevient protagoniste, influencée par le monde qui l'entoure. Chaque maison donnant son propre point de vue à travers une recherche souvent conceptuelle.

Prada printemps-été 14. Photo: Pixelformula.


Miuccia Prada a donné le ton avec une collection énergique et décapante mixant sport et "street art". La styliste a invité quatre jeunes artistes graffeurs américains, sud-américain et espagnol, ainsi que deux illustrateurs français, Jeanne Detallante et Pierre Mornet, à s'exprimer sur les thèmes de la représentation de la féminité, du pouvoir et de la multiplicité en peignant directement sur les murs du gigantesque espace de via Fogazzaro, qui accueille les défilés de la griffe.

S'inspirant de ce travail Miuccia Prada a injecté dans ses vêtements des morceaux choisis de ces peintures murales, pour la plupart des portraits de femmes repris en format géant sur une jupe, sur un pan de manteau ou sur des robes tube.

La créatrice mélange les pièces d'une garde-robe classique (jupe plissée, petit manteau, sac à main en cuir) avec des accessoires et des détails issus de l'univers sportif, tels les guêtres protège-mollet ou les soutiens-gorge de sport extra large, recouverts de strass et exhibés sur le manteau ou la robe. Des rayures et galons colorés bordent les guêtres et les cols des tricots sans manche. Des constellations de cristaux et des guirlandes de paillettes traversent les robes en biais comme des éclairs. Les couleurs sont pétantes.

On retrouve la même énergie et le même souffle expérimental chez Fendi, qui s'inspire du constructivisme. Sous une apparente simplicité, les vêtements sans boutons et sans coutures visibles cachent de savantes constructions proposées dans une gamme de coloris intenses. Des feuilles de soie superposées en multi-strates composent des robes nuages dans d'infinis dégradés de rouges et de bleus. Des panneaux virevoltants façonnent de longues robes. Des patchworks géométriques en cuir de différentes peaux s'assemblent comme par magie pour former une veste ou une jupe.

Aux manettes de la marque italienne, Karl Lagerfeld éblouit une fois de plus par sa maîtrise dans la recherche des volumes et des textures, jouant sur les effets de reliefs, sur les géométries abstraites et sur les brillances avec de surprenantes robes en plastique plissées.

Fendi printemps-été 14. Photo: Pixelformula.


Asymétries, décompositions, vêtements mutants... Le styliste de Costume national, Ennio Capasa, a élaboré une collection très architecturale, toute en noir et blanc, pour célébrer son retour sur les podiums milanais après avoir défilé pendant plus de vingt à Paris.

Le vêtement redevient protagoniste, dépouillé de tout ornement. Plus besoin de boutons. Lacets et rubans font l'affaire. Pas de coutures non plus pour des habits taillés au laser et thermo-soudés avec les étoffes enroulées telles quelles autour du corps. La collection part du trench et de la veste d'homme, privés de manches, découpés et recomposés pour recréer des silhouettes déconstruites.

Style opposé chez Max Mara, où la simplicité est érigée en dogme. A commencer par le choix radical de la couleur rigoureusement monochrome. Chaque look est décliné, en effet, en une seule et même tonalité, de la tête aux pieds : sandales, vêtements, sac, fichu et jusqu'aux collants, remis au goût du jour pour l'occasion, sans oublier la monture des lunettes, semblent sorties de la même teinture.

Libérés de doublures, de cols et de boutons, manteaux et vestes à la coupe impeccable sont réduits à l'essentiel. Ils se portent ton sur ton sur des tailleurs ou des robes aux formes amples et fluides. Les cachemires hyper légers, les lins, les soies et les cotons semblent flotter sur les corps sans jamais les entraver. Les capes à capuche s'enfilent sur des robes droites à fines bretelles aux allures de combinaison ou sur de longues jupes.

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