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18.09.2019
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Milan met sous les projecteurs les nouveaux créateurs du made in Italy

Veröffentlicht am
18.09.2019

A l’ombre du ténor Prada, qui a défilé au premier jour de la Semaine de la mode milanaise, mercredi, aux côtés d’Alberta Ferretti, N°21 ou encore Jil Sander, la relève des nouveaux couturiers italiens a dévoilé une créativité éclectique séduisante, qui mérite le détour, de Tiziano Guardini à Calcaterra, en passant par Marco Rambaldi et Arthur Arbesser. Avec, à la clé, des produits made in Italy beaux et bien faits.


Tiziano Guardini, printemps/été 2020 - ph Stefano Guindani


Tiziano Guardini a ouvert les danses avec une collection pour le printemps/été 2020 très colorée, où s’entrechoquent imprimés aux couleurs vives, motifs abstraits et rayures. Style Empire, verticales, horizontales, ondulées, on les retrouve jusque sur les chaussettes et les talons ! Les longueurs maxi sont de mise, notamment dans de beaux ensembles ton sur ton (manteau, chemise, pantalon) dans une palette tricolore bleu, blanc, rouge.
 
Les combinaisons et manteaux en jean sont décorés au laser (cela consomme moins d’eau). Vêtues de mini-shorts, chemisiers sans manches ou en costume masculin, les mannequins ont à la fois une dégaine délurée et chic-rétro.

Lauréat de l’édition Green Carpet 2017, le jeune Romain s’est distingué dès le départ pour son approche écologique affichant des collections totalement éco-durables, grâce à un travail de fond mené avec des fournisseurs-partenaires prêts à s’engager à ses côtés, tels Albini Donna, Aquafil, Isko, Mantero, Red et Swarovski, qui l’ont approvisionné en matériaux recyclés et recyclables.
 

Calcaterra, printemps/été 2020 - DR


Avec sa mode intemporelle et essentielle, Calcaterra livre une collection puissante, où tout se joue sur les volumes et les matières autour de quatre tonalités. Il démarre par le blanc immaculé, puis vire au noir luisant avec des coton enduit pour un effet de cuir usé, pour arriver aux teintes neutres et terreuses de l’argile, avant de finir sur quatre looks d'un rouge-rose éclatant.
 
Comme à son habitude, le créateur Daniele Calcaterra tient un propos cohérent, alliant une élégance naturelle à un confort total. Les vêtements sont amples et légers, flottant autour du corps ou caressant doucement la peau. Féminin et masculin fusionnent avec harmonie.

Quelques plumes d’autruche parsemées sur de longues robes enjolivent la silhouette délicatement. Des hauts à manches ballon sont noués juste par un ruban  au cou, dénudant le dos. Un drap blanc tout simple, noué sur la poitrine, se transforme en une robe fourreau pour le soir, tandis que les pampilles des lustres se métamorphosent en précieuses boucles d’oreille.
 

Marco Rambaldi, printemps/été 2020 - DR


Jouer avec la mode, et cette saison en particulier entre recto et verso, c’est aussi la démarche de Marco Rambaldi, qui poursuit son exploration dans les mouvements contestataires et féministes des années 1970. Il dresse cette saison le portrait d’une femme, qui va de l’avant, forte des révolutions qu’elle a menées, laissant les erreurs derrière elle. Ces erreurs sont symbolisées par des trous, disséminés ici et là dans les vêtements, qui célèbrent à leur manière la beauté de l'imperfection.
 
Le jeune styliste de 28 ans, originaire de Bologne, s’amuse à détourner avec ironie les stéréotypes féminins, comme dans cette longue robe ou ce top patchwork réalisé avec les vieux napperons au crochet de grand-mère. Une longue robe chemise en nylon, de la couleur chair des vieux bas d'autrefois, se porte en toute transparence avec une cravate ! Quant à la chemise bleue masculine, elle s’enfile à l’envers, tout comme le cardigan, boutonné dans le dos.
 
Spécialiste du tricot, le créateur excelle dans les petits ensembles en maille, avec notamment de jolis pantalons pastel, qui dégoulinent sur les jambes endossés avec un chemisier transparent dans le même ton. Il s’est amusé à tricoter aussi d’énormes sacs-boule au crochet, comme les baluchons des marins, qui feront sans aucun doute fureur l’été prochain.
 

Arthur Arbesser, printemps/été 2020 - © PixelFormula


Arthur Arbesser valorise lui aussi la force de la femme à travers une collection solaire aux accents rétro avec des mannequins à l’allure bohème de paysannes en sabots colorés et coiffes à plumes, vêtue de longues robes et tuniques-tabliers. Le designer autrichien, transplanté à Milan, s’est inspiré de sa grand-mère originaire de Siebenbürgen, en Transylvanie, et de son monde « aujourd’hui disparu ». A l’image de ces décorations bleues sur fond blanc, souvenirs des typiques céramiques de la région, qui s’invitent dans robes, shorts et costumes.
 
Il a taillé des robes-panneaux ou foulard virevoltantes dans des restes de tissus de ses anciennes collections et construit ses silhouettes en faisant se télescoper les thèmes et les motifs, qui lui sont chers, entre rigueur géométrique et fantaisie colorée : mini pois, damiers à micro losanges, éclaboussures de peintures multicolores, gros carreaux.

Les teintes sont vives, du jaune d’or au bleu électrique, en passant par le violet. Arthur Arbesser s’amuse aussi à semer ici et là, tel un logo, ses deux initiales, deux grands A majuscules reliés par un trait, comme une table à tréteaux. Une collection, qui respire la joie et l'insouciance avec une pointe de nostalgie.

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