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23.01.2012
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Lejaby: motivations et objectifs d’Alain Prost

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23.01.2012

Passé par L’Oréal et Chantelle puis la Perla, Alain Prost, avec plusieurs actionnaires, entend relancer la marque française Lejaby, sa satellite Nuage de Lejaby et la marque de maillots Rasurel à objectif de trois ans. Explications du nouveau président de la société de lingerie.


Alain Prost

FashionMag.com: Pourquoi avez-vous repris Lejaby ?
Alain Prost: C’est en quelque sorte l’aboutissement d’une démarche personnelle. Je suis resté 20 ans chez L’Oréal, j’ai été directeur général commercial et marketing chez Chantelle, PDG de La Perla, impliqué dans le redressement de la marque et intéressé au capital. Dans ces trois entités, je me suis impliqué à la manière d’un chef d’entreprise. Il était donc logique que je franchisse un pas de plus.

FM: D’autres actionnaires sont à vos côtés. Qui sont-ils ?
AP: Il y a Christian Bugnon, c’est le fils du fondateur de Lejaby, Maurice Bugnon ; la société Isalys, sous-traitant tunisien de Lejaby ; et un fonds d’investissement italien San Babila. Nous avons entre 22 et 30% chacun.

FM: Vous pouvez préciser qui est propriétaire d’Isalys ?
AP: Maurice Bugnon a fondé Isalys. C’était à un moment où nombre de sociétés françaises ont investi au Maghreb. Aujourd’hui donc, Christian Bugnon en est actionnaire, ainsi que le dirigeant de l’entreprise Michel Demurs.

FM: Comment voyez-vous le proche avenir de Lejaby ?
AP: D’abord, d’ici fin janvier, 7 millions d’euros seront investis dans la structure. Il s’agit de répondre aux besoins de trésorerie. La situation de Lejaby est catastrophique. Il y a trois ans, quand je dirigeais encore le concurrent qu’est Chantelle, Lejaby totalisait 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, en 2012, l’entreprise devrait réaliser 22 millions d’euros. Notre premier objectif est de se donner les moyens de sauver l’entreprise et de pouvoir passer les commandes de tissus, de bien livrer, etc. Très vite, Isalys va prendre en charge la majorité de la fabrication. Il faut savoir qu’à l’étranger, qui pèse quand même 60% de l’activité (40% en Europe, 20% ailleurs), des clients n’ont pas été livrés depuis novembre. Les Galeries Lafayette ont engagé un déréférencement. Nous sommes en fait dans une période de transition. De même, lors du plan de reprise, quand le problème s’est posé, nous avons évidemment étudié le maintien de l’usine. Mais c’était irréaliste face au coût d’investissement par ailleurs.

FM: comment voyez-vous la suite ?
AP: Nous visons d’abord la mise en place d’une organisation conforme à la taille réelle actuelle de l’entreprise. Le siège, avec la création, est à Lyon. Isalys est le partenaire industriel. Nous n’avons pas repris les filiales à l’étranger. Nous allons donc mettre en place des agences commerciales afin d’assurer notre présence à l’étranger. Heureusement, notre présence au salon de la lingerie nous permet de rencontrer nombre de clients. Nous sommes aussi en train de consolider l’encadrement. Marc Alberto, qui travaillait à mes côtés chez L’Oréal et Chantelle, prend la direction commerciale de Lejaby. Nous allons travailler aussi sur le produit. Mais les collections réalisées sous notre égide n’apparaitront qu’en 2013.

FM: Où situez-vous Lejaby sur le marché ?
AP: Lejaby faisait partie, avant les soubresauts liés à l’arrivée de Warnaco puis de Palmers, des joyaux français sur ce marché que sont Chantelle, Aubade et Simone Pérèle. Lejaby doit reprendre sa place. La marque a un vrai capital de savoir-faire corsetier, avec un fitting. La ligne d’invisibles Nuage, a une vraie richesse. Sans parler de Rasurel qui, dans les années 1990, totalisait 200 millions de francs de chiffre d’affaires et seulement 2 millions d’euros aujourd’hui.


Collection Lejaby printemps-été 2012

FM: Sur quel niveau de gamme positionnez-vous Lejaby ?
AP: Lejaby est une marque du haut de gamme français, avec des prix allant de 100 ou 120 euros pour un ensemble.

FM: Vous avez évoqué une ligne Lejaby couture ?
AP: L’idée est de concevoir une ligne plus haut de gamme avec des ensembles compris entre 200 et 250 euros.

FM: Comment vous pensez travailler avec la distribution ?
AP: Nous allons d’abord fortement échanger avec elle, mouiller notre chemise, peut-on dire, en nous déplaçant notamment à l’étranger. Dans un deuxième temps, nous envisageons de trouver un certain nombre d’associations avec plusieurs de nos détaillants sous forme de concession ou de franchising.

FM: Vous pensez que Lejaby reviendra sur le devant de la scène dans quel délai ?
AP: En 2013, nous prendrons un nouveau départ. Et, en 2014, ce sera très visible vis-à-vis des consommateurs.

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