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14.02.2023
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Le kimono sous toutes ses coutures au musée du quai Branly

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14.02.2023

De la haute couture à la pop culture. Il a habillé des courtisanes, des samouraïs, des stars comme David Bowie et Freddy Mercury pour des concerts, ou encore les Jedi de la saga Star Wars. Dans une rétrospective sobrement intitulée Kimono, le musée du quai Branly, en partenariat avec le ​Victoria and Albert Museum de Londres, revisite jusqu'au 28 mai 2023 l'histoire de ce vêtement traditionnel du pays du Soleil-Levant et ses influences dans la mode contemporaine.


Estampe d'Utagawa Kunisada présentant des brocards façonnés à la mode du palais impérial d'Edo (Tokyo) - Victoria and Albert Museum London


Si le kosode - l'ancêtre du kimono muni de petites manches - est apparu il y a près de mille ans au Japon (pendant la période Héian, 794-1195), cet habit s'est popularisé plus largement dans le pays sous l'ère ​Edo (1603-1868). La métropole de Kyoto devient alors l'épicentre d'un artisanat de luxe, avec pléthore de boutiques huppées commercialisant cet habit raffiné.

Au fil des siècles, le kimono voit ses manches tubulaires s'agrandir, mais il conserve sa large ceinture de tissu baptisée obi, corsetant les corps et contraignant la démarche. Le couturier tricolore Jean-Paul Gaultier reprendra à de nombreuses reprises cet élément, pour ses silhouettes géométriques, et le métamorphosera en PVC écarlate pour Madonna dans son clip "Nothing Really Matters" (en 1999) puis en des cordes nouées (en 2002).

Symbole de l'art de vivre à la japonaise



Le kimono (dont le nom signifie simplement "la chose que l’on porte sur soi") se démocratise progressivement. Il sera porté par les deux sexes, des dames de la maison impériale (l'utilisant comme vêtement d'intérieur) à la classe des samouraïs et des marchands aisés en passant par les acteurs de théâtre kabuki et les roturiers. 

En raison d'une volonté de fermeture politique et de repli national lors de la période Edo, ce vêtement en T s'est invité bien plus tard dans les gardes-robes occidentales, où il est perçu aujourd'hui comme un symbole de la mode et de l'art de vivre à la japonaise

Il s'est ensuite exporté dès l'ouverture des frontières nippones, durant l'époque Meiji (1868-1912), notamment grâce à l'intermédiaire de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, société commerciale qui était autorisée à commercer avec l'archipel. Le kimono, fabriqué sur des métiers à tisser jacquard venus d'Europe, devient alors le reflet de la modernisation de l’industrie textile du Japon au XIXe siècle. 

L’engouement pour cet habit intemporel aux longues manches se répand ensuite dans le monde entier. Les formes droites, le drapé féminin et le tombé aux chevilles de ce vêtement traditionnel, confectionné avec des rectangles de tissus (soie, lin ou chanvre) cousus, a ainsi séduit les marques de mode et les couturiers.

Pour sa collection haute couture du printemps-été 2007 qu'il a imaginée pour la maison Dior, le Britannique John Galliano se joue des traditions, et décline cet habit de manière exubérante en le superposant à l'envi, avec des manches oversize et des broderies ostentatoires.


Poster du chanteur David Bowie, en Ziggy Stardust, vêtu d'un kimono créé par le styliste japonais Kansai Yamamoto en 1974 - Victoria and Albert Museum London


Alexandre McQueen, quant à lui, propose une version futuriste pour la chanteuse Björk, une robe kimono de brocart à col haut et large, confectionnée dans un satin de soie bleu ciel, clin d'œil à l'imaginaire romancé de la geisha élégante reproduite sur les estampes nippones.

Plus récemment, Duro Olowu, un créateur de mode d’origine nigérienne basé à Londres, a décliné le kimono dans une version kaléidoscope, et l'a transformé en un manteau croisé très cintré à la taille avec sa ceinture-écharpe, en jacquard de laine mérinos, combinant des quadrillages et des pois. 

Cette exposition, pensée en collaboration avec le Victoria and Albert Museum de Londres, présente près de 200 kimonos, vêtements et objets associés (comme des estampes), soulignant le caractère intemporel et international de cet habit qui a traversé les continents et les époques. 


Exposition "Kimono"
Dates: ​du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023 
Lieu: Musée du quai Branly – Jacques Chirac, 37, quai Branly (Paris, VIIe arrondissement)

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