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07.09.2020
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La pandémie met la Fashion Week de Paris sous pression

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07.09.2020

Avec la recrudescence des cas de Covid-19 enregistrés depuis cet été et un taux de contamination en forte hausse ces derniers jours, la France fait de plus en plus figure de destination à risque. Une situation délicate pour la Fashion Week de Paris dédiée aux collections féminines du printemps-été 2021, prévue du 28 septembre au 6 octobre. Acheteurs, distributeurs ou autres, ils sont nombreux à avoir décidé de bouder la Ville Lumière.
 

Paris, célébré dans la récente vidéo de la collection haute couture de Christophe Josse - Christophe Josse Paris


On le savait déjà, cette saison mode ne serait pas comme les autres. Avec le virus qui court toujours, les restrictions sanitaires en vigueur et les limitations dans les déplacements, la rentrée ne marquera pas le retour tant attendu à la normalité. Le contexte pénalise les Fashion Weeks et en particulier celle de Paris, qui prend de plus en plus des allures de ville pestiférée. Ainsi, alors que la fédération de la haute couture et de la mode vient de présenter le programme, la capitale menace d'être désertée, tandis que plusieurs événements, qui se déroulaient habituellement durant la Semaine parisienne ont été annulés ou déplacés.

A l’instar du défilé de Valentino, qui se tiendra exceptionnellement à Milan le 27 septembre. Comme l’explique dans un communiqué le nouveau CEO de la maison italienne, Jacopo Venturini : “Dans le scénario actuel, nous devons anticiper des décisions pour protéger nos ressources principales, à savoir notre personnel, et pour permettre à notre marque de rester pertinente en explorant d’autres possibilités. C’est pourquoi nous pensons qu’il est plus éthique de produire le nouveau défilé en Italie, à Milan”.

Peu d'Anglais et d'Américains... ni d'Asiatiques


 
Même si les organisateurs de défilés, évènements, showrooms et salons mettent tout en œuvre pour accueillir les visiteurs dans des conditions sanitaires optimales, d’ores et déjà, l’on sait que de nombreux acheteurs internationaux ne feront pas le déplacement à Paris. En particulier les Anglais et les Américains, qui redoutent d’être placés en quarantaine à leur retour. Mais aussi les Asiatiques, et certains Européens. François Delahaye, patron de l’hôtel Meurice et du Plaza Athénée à Paris confirme la tendance. Pour la Fashion Week, le géant du luxe LVMH "qui réservait 1.250 nuitées, est tombé à 250 parce qu'ils invitaient des Américains, des Chinois, qui ne sortent pas de leur pays à cause de la quatorzaine", confie-t-il à l’AFP.

Au sein des maisons de luxe, les déplacements entre les différents pays ont été réduits à l'extrême. "Ce sont nos équipes locales, qui vont gérer le défilé. Pas question d'inviter ou d'organiser des transferts de personnalités", nous confie une source au sein d'une grande griffe.

La plupart des distributeurs italiens vont également faire l'impasse sur la capitale française, comme ils l’ont déclaré la semaine passée à MF Fashion. "Notre siège des Champs Elysées demeurera fermé. Nous resterons à Milan pour ne pas courir de risques inutiles, mais aussi pour éviter la probable quarantaine dont on parle avec insistance ces jours-ci", indique le propriétaire du showroom Studio Zeta, Mauro Calligari, au quotidien milanais.

"Nous ne serons pas à Paris car, à part quelques acheteurs européens, il n’y aura personne. Et les coûts de Paris sont exorbitants", fustige pour sa part Riccardo Grassi du showroom du même nom. "Nous avions tout prédisposé pour apporter quinze collections dans notre siège parisien, mais aujourd’hui ce sont nos propres clients qui nous demandent de ne pas aller à Paris pour ne pas risquer", raconte Daniele Ghiselli au journal milanais. D’autres distributeurs sont encore dans l’attente, avant de prendre une décision définitive.

Une offre de showrooms réduite



Même son de cloche de l’autre côté de la Manche. Pour cette saison, le British Fashion Council ne présentera pas son habituelle sélection de designers émergents à Paris, comme l’a expliqué à FashionNetwork.com un porte-parole : "En raison de la situation actuelle, nous n'organiserons pas London Show Rooms cette saison à Paris. Nous sommes en discussion pour transférer le concept sur un support numérique, mais cela n'a pas encore été totalement confirmé".

De fait, même les showrooms internationaux, qui ont prévu de maintenir leur campagnes de ventes à Paris durant la Semaine féminine, réduiront fortement la voilure. "Nous serons ouverts lors de la Fashion Week de Paris, mais dans un format réduit et avec principalement des rendez-vous virtuels avec les acheteurs", nous dit Anthony Flamos, managing director d’AMF Showroom.

"Nous serons ouverts du 30 septembre au 7 octobre avec une organisation hybride entre des rendez-vous physiques avec des règles plus strictes en termes de nombre d'invités, tout en proposant des rendez-vous numériques, renchérit Jacob Valdemar, fondateur de Vald Agency, spécialisée dans les marques et créateurs scandinaves.

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