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23.06.2021
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LVMH renforce son engagement durable avec weturn

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23.06.2021

A l’approche de la loi Agec (loi antigaspillage pour une économie circulaire), qui sera effective au 31 décembre, interdisant entre autres la destruction des invendus, l’industrie de la mode se réorganise et se transforme. Certains groupes, comme le géant du luxe LVMH, anticipent, en multipliant les projets. Après avoir lancé "Nona Source" en avril, une plateforme de revente en ligne pour les tissus et cuirs issus des stocks dormants de ses maisons, la société annonce un partenariat avec weturn, startup française transformant les vieux matériaux textiles en nouveaux fils de qualité.


L'un de fils recyclés de haute qualité produit par la startup - weturn


Cette initiative va permettre aux griffes de la galaxie LVMH de recycler leurs invendus, soit des produits protégés par la propriété intellectuelle, une fois les solutions de don et de réemploi étudiées, pour donner naissance à de nouveaux textiles éco-conçus. Pour rappel, le site Nona Source exclut de son offre les motifs exclusifs développés par les maisons du groupe tout comme leurs matières logotypées, d’où l’intérêt de trouver d’autres solutions pour les recycler.

"weturn nous a présenté un projet extrêmement convainquant et pertinent, en particulier par rapport à la loi sur les invendus. Notre objectif est de mettre en place une pépinière de startups, PME et partenaires, pour mettre en pratique une réelle économie circulaire", explique à FashionNetwork.com Hélène Valade, la directrice développement environnement de LVMH.

"Nous avons besoin de cet écosystème car le sujet est complexe. c’est pourquoi nous nous y prenons à l’avance. Cela demande une logistique incroyable. Il y a beaucoup à faire sur l’économie circulaire. C’est l’un des piliers de notre programme Life 360, dont l’enjeu est d’inscrire 100% de nouveaux produits dans une démarche d’éco-conception d’ici à 2030", poursuit la manager, qui évalue actuellement près de trois startups par mois, à la recherche de la perle rare.

Créée en septembre 2020 par Sophie Pignères, weturn permet aux maisons et fabricants de recycler leurs invendus textiles, rouleaux de tissus logotés et chutes de production, en nouveaux fils de qualité, 100% traçables et européens, dans une logique de circularité et de conformité réglementaire. L’entreprise s’affiche comme un prestataire de services et un coordinateur entre les différents acteurs de la filière, pour le compte de tiers.


Hélène Valade - Gabriel De La Chapelle


"Nous avons sélectionné un réseau de partenaires logistiques et industriels spécialisés dans le recyclage du fil, à qui nous sous-traitons les commandes de la part des maisons, marques et distributeurs, qui nous fournissent leur matière à recycler. Nous pilotons toutes les étapes, de la collecte au tri, recyclage et filature", nous indique Sophie Pignères, en mettant en avant la qualité de ses fils recyclés.

"Tout d’abord, nous avons à faire à de très belles matières. Nous travaillons sur un gisement de matières neuf, organisé et répertorié. Nous avons aussi développé avec nos équipes de recherche et développement une méthode de tri et de collecte spécifique", souligne-t-elle. Les collections de fils weturn garantissent donc "des propriétés supérieures aux produits existants actuellement sur le marché. Ces derniers résultant principalement du recyclage de vêtements de post-consommation, abîmés et difficilement triés".

"Ce qui fait depuis toujours la valeur du luxe, c’est-à-dire l’utilisation des ressources les plus nobles, s’avère aujourd’hui un atout, car elles permettent d’aboutir à un vrai recyclage. Nous faisons appel aussi à l’innovation et nos designers utilisent de plus en plus ces fibres recyclées. C’est une manière de donner ses lettres de noblesse à cet univers du recyclage, qui n’était pas forcément désirable autrefois", analyse Hélène Valade.

Une fois recyclé, le fil weturn est soit réutilisé par les maisons dans leurs ateliers, soit vendu sur le marché. Les acheteurs sont des fabricants, tisseurs et tricoteurs, eux-mêmes sollicités par les différents acteurs de l’industrie, en quête de ces matières recyclées de qualité et totalement traçables, qui sont encore difficiles à trouver aujourd’hui sur le marché.


Sophie Pignères - weturn


"Mettre ensemble tous ces acteurs n’a pas été compliqué car, en fait, il y avait une vraie demande. Ce sont tous des nouveaux métiers, autrefois gérés de manière annexe, qui se retrouvent désormais sur le devant de la scène et cherchaient le bon interlocuteur", note Sophie Pignères, qui a trouvé dans LVMH son principal partenaire.

Le groupe de luxe a notamment accompagné weturn dans sa phase pilote avec cinq de ses maisons, qui ont testé les fils recyclés pour différents projets (packaging, accessoires, toiles pour les ateliers, uniformes pour les équipes ou projets de recherche pour l’intégration dans des produits de prêt-à-porter).

Aux côtés de Nona Source et de weturn, LVMH collabore également avec La Réserve des arts, association créée en 2008 qui redonne une seconde vie à des déchets issus de travaux artistiques en les proposant à bas prix aux créateurs de demain. Le groupe lui destine les décors des vitrines de ses marques.  

"Alors que nos designers intègrent de plus en plus l’upcycling dans leurs collections, que la plateforme Nona Source leur permet de se procurer des tissus et cuirs non utilisés de grande qualité, et que Cedre, la société spécialisée dans la collecte de déchets, intervient sur la fin de vie des produits, weturn offre à nos maisons la possibilité de recycler sous forme de bobines de fils leurs produits finis invendus, leurs tissus siglés et emballages textiles. C’est ainsi un écosystème complet autour de la circularité créative, source d’inspiration pour nos créateurs, qui se met en place. La boucle est bouclée !", conclut Hélène Valade, dans un communiqué.

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