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25.04.2015
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Hyères : Karl Lagerfeld fait son show

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25.04.2015

Karl Lagerfeld a joué les vedettes cette année au Festival international de mode et de photographie. Directeur artistique de cette 30ème édition, qui a accueilli aussi une sélection de son travail photographique, le couturier allemand a tenu vendredi une master class, première du genre, dans le cadre des Rencontres internationales du textile et de la mode organisées par la Fédération française de la couture avec le soutien du DEFI et la collaboration de l’Institut Français de la Mode.

Karl Lagerfeld durant sa masterclass - Photo Pixel Formula

Telle une véritable star, Karl Lagerfeld s’est fait attendre plus d’une heure avant d’arriver sous la tente aménagée dans le jardin de la Villa Noailles. Au premier rang d’un public trié sur le volet, la princesse de Hanovre, Caroline de Monaco, et Carine Roitfeld, membres du jury du concours de mode aux côtés de l’actrice Anna Mouglalis entre autres. Ainsi que Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture au moment du lancement du festival.
 
Egal à lui-même, derrière ses lunettes noires, Karl Lagerfeld a rappelé comment il avait, lui aussi, remporté un concours à ses débuts (le premier prix du Secré­ta­riat inter­na­tio­nal de la Laine orga­nisé par la Wool­mark, qu’il avait gagné en 1954 ex-aequo avec Yves Saint Laurent), dépensant tout l’argent empoché « en vêtements dans une boutique du passage des Champs-Elysées ».

Il a ensuite expliqué son processus créatif. « Je travaille à l’instinct. Je ne pense pas tellement. J’ai comme un flash, que je traduis sur papier. La robe se réalise à partir de là, sans se poser de questions. Je ne change pas d’avis. Sur 20 croquis, j’en garde un et je ne reviens jamais sur l’idée. Je fais mon choix et refuse tout le reste. »

Les rythmes frénétiques de la mode ont porté le styliste à renforcer cette attitude. « Aujourd’hui, avec la vitesse et le nombre de collections, on ne peut passer 100 heures sur chaque robe. Il faut être très réactif. »
 
Sur les jeunes créateurs, le couturier est tranchant. « Je n’aime pas le terme jeunes créateurs. Il y a des bons et des mauvais designers. Jeune, ça ne veut rien dire. A 30 ans, on n’est plus jeune ! Et puis aujourd’hui, les nouvelles générations dessinent tout sur ordinateur. Tout est pareil ! Quand je vois ça, j’ai envie de leur balancer à la figure », fustige-t-il.
 
En fait, pour Karl Lagerfeld, il n’y a pas de règle absolue, pas plus que de conseils à donner aux aspirants stylistes. « Chacun s’exprime de manière individuelle. Il n’y a pas de règles. Je ne crois pas aux carrières qui reposent sur un ensemble de règles. Je n'aime pas les règles. Je ne les respecte pas car, avec les règles, on ne va nulle part ! »
 
Le styliste a aussi parlé longuement de sa passion pour l’architecture, en particulier pour les maîtres du rationalisme, les Allemands Gropius et Mies van der Rohe, et pour la photographie. Il a ainsi expliqué qu’il s’était mis à la photo, à ses débuts chez Chanel, car les images des collections proposées à l’époque pour la presse « étaient horribles ».

« Lorsque j’ai une vision, j’essaie de la mettre sur la pellicule. La photo est le seul moyen qui capte l’instant et permet de traduire ce que l’on fait », a-t-il souligné.
 
L’éclectique styliste n’a pas manqué non plus d’évoquer sa chère Choupette, « la chatte la plus gâtée au monde ». Un rien cabotin, Karl Lagerfeld a conclu sa master class en admettant qu’il était du genre plutôt prétentieux. « Quand j’étais petit, je savais que je deviendrais célèbre, car pour moi, il n’y avait pas d’autre issue. J’étais exagérément prétentieux. Avec le temps je suis devenu plus humble. »
 
C’est ainsi que, sous des applaudissements nourris, Karl a terminé son show, coupant court aux questions du public par une dernière pirouette : « Il n’y a rien à ajouter. Vous en avez assez ! »

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