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Paul Kaplan
Veröffentlicht am
02.07.2017
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Haute Couture : les cow-girls de Port-Royal, par Rodarte

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Paul Kaplan
Veröffentlicht am
02.07.2017

Finies les poussiéreuses collections de Haute Couture. Cette saison, une brise nouvelle souffle sur ce vénérable empire, grâce notamment à Rodarte, maison américaine basée à Los Angeles, qui a présenté un défilé exaltant, imaginé autour d'une vision de cow-girl couture. 

Les mannequins ont fini leur parcours autour du cloître en se réunissant dans le jardin - Triana Alonso


Ce dimanche a vu l'arrivée de quatre nouveaux venus sur le calendrier officiel de la Haute Couture; le dernier, et non le moindre, était Rodarte, qui a pris possession du cloître de l'abbaye de Port-Royal, transformant l'ambiance austère du lieu en un moment élégiaque, plein d'une grâce rythmée.

La Haute Couture est (trop) souvent l'occasion pour les couturiers du Vieux Continent de réadapter les canons classiques de la mode. En ce qui la concerne, Rodarte a saisi l'opportunité pour révolutionner cette formule - avec une démonstration brillante de coupes créatives et d'assemblages culturels. Généralement considérée comme la seule grande maison de mode californienne, Rodarte joue avec ses codes préférés, romantisme sauce western, night-clubbing dissolu, doux naturalisme pictural, en y ajoutant une pincée de ce raffinement spécifique demandé, voire même exigé, par la Haute Couture parisienne.

Des santiags à hauts talons servaient de socles à des robes longues en mousseline transparente, dans un moment mi-séduisant mi-coquin orchestré par les deux soeurs à la tête de Rodarte, Kate et Laura Mulleavy. Pendant que résonnait After the Goldrush, hymne folk du groupe britannique Prelude, les mannequins ont fini leur parcours autour du cloître en se réunissant dans le jardin, enrichi par de nombreuses plantes et fleurs d'été, assemblées par le célèbre fleuriste Debaulieu. Chaque silhouette verdoyait de fleurs fraîches, tissées autour des bras, des hanches, des épaules, et même parfois tout autour de la tête.

Le mariage heureux entre le style western et la couture était souligné par une remarquable robe flamenco blanche, dont l'encolure était composée de larges pétales juxtaposés en cuir souple. Suivaient des robes d'institutrice sexy en mousseline transparente, décalées par de jolis noeuds métalliques, et une robe superbe en imprimé oiseau de paradis, dont le mannequin portait des fleurs assorties, ou encore une combinaison en lâche maille de laine mohair noire.

« Nous voulions absolument respecter la tradition et tous les grands couturiers qui ont marqué cette partie de l'histoire de la mode... mais aussi proposer notre vision », expliquait Kate Mulleavy dans les jardins du cloître après le défilé.

Le cadre était parfait : une abbaye royale, longtemps associée au jansénisme, doctrine théologique obsédée par la perversité humaine et le besoin d'une grâce divine. Un refuge pour Mlle de Fontanges, ancienne favorite délaissée par Louis XIV, qui mourut là âgée d'à peine 20 ans. Et pourtant, ce défilé ressemblait à un renouveau de la Haute Couture. 

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