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04.01.2020
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Grève : les commerces réclament un renforcement des dispositifs de soutien

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04.01.2020

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la secrétaire d'Etat Anges Pannier-Runachet ont mené le 3 janvier une médiatique opération de soutien aux commerces touchés par les mouvements sociaux liés à la refonte du système de retraite français. L'occasion pour les représentants du secteur, qui ont fait leur deuil du mois de décembre (lire notre dossier dédié), d'appeler à un renforcement des dispositifs mis en place depuis plus d'un an face à la mobilisation des Gilets jaunes.


Agnès Pannier-Runachet et Bruno Le Maire rue Montorgueil le 3 janvier 2020 - Bercy


La scène est devenue d'une inquiétante répétitivité : un ou plusieurs représentants de l'exécutif serrant une par une les mains des différentes organisations du commerce, de la restauration et de l'hôtellerie conviées au ministère des Finances. L'occasion pour les professionnels de présenter à Bercy le dernier bilan des mouvement sociaux sur son activité, et pour le gouvernement de rappeler les différents dispositifs successivement déployés depuis fin 2018, enrichis en décembre dernier d'un volet purement francilien.

"L’Alliance du commerce (organisation représentante des grands magasins et des enseignes de chaussures et d'habillement, ndlr) a demandé au gouvernement de renforcer le plan de soutien aux acteurs du commerce et du tourisme avec la mise en place d’un abattement automatique de charges sociales pour les commerces impactés depuis les 5 décembre, et pour toute la durée du mouvement", indique l'organisme professionnel qui se félicite que la préfecture de Paris ait accordé aux commerces des ouvertures dominicales supplémentaires en janvier. "Toutefois, la réussite de ces ouvertures est conditionnée à la capacité des clients de circuler normalement", insiste-t-il.

L'enjeu est en effet de taille pour les grands magasins et enseignes de mode, alors que les soldes débuteront ce mercredi 8 janvier. Des soldes d'hiver qui, avec leur déclinaison estivale, représentent 30 % du volume de ventes annuelles. A l'heure où l'Alliance du commerce estime que les enseignes ont en moyenne perdu un tiers de leur chiffre d'affaires en décembre, la période de rabais, désormais réduite à quatre semaines contre six, prend donc une importance renouvelée.

Des aides qui peinent à convaincre



C'est dans ce contexte que les commerçants et restaurateurs de la rue Montorgueil (Paris Ier et IIème) ont reçu ce vendredi 3 janvier une visite surprise de Bruno Le Maire et d'Agnès Pannier-Runacher. Une rue piétonne reliant le Forum des Halles au quartier du Sentier habituellement très fréquentée, mais dont les commerces ont constaté une importante chute du trafic depuis le 5 décembre.

"Je le dis à tous les commerçants : « Saisissez-vous de la main qui vous est tendue par le gouvernement », a indiqué le ministre. Vous avez la possibilité d'étaler des charges sociales et fiscales, de bénéficier de mesures de chômage partiel. Nous sommes prêts aussi à envisager, en cas de situation vraiment délicate et de risque de mettre la clef sous la porte, des mesures de dégrèvement. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que les commerçants soient le moins pénalisés possible."


Les centres commerciaux franciliens ont connu dès les premiers jours de la grève une chute de 12 % de leur fréquentation, contre -3 % en régions - Shutterstock


Comme le relevait précédemment FashionNetwork.com, ces mesures sont cependant loin de faire l'unanimité parmi les commerçants. C'est le cas du concept-store l'Exception, installé au Forum des Halles, non loin de cette "opération photo". “En fait d’aides, il s’agit surtout d’un décalage des charges sociales", nous expliquait ainsi son fondateur Régis Pennel en décembre dernier. "La seule chose qui est proposée est de ne pas payer maintenant mais plus tard, ce qui implique qu’on paiera quand même."

Même scepticisme du côté des commerces indépendants d'habillement, pour qui ces mesures ne profiteront qu'aux grosses enseignes. “Il y a 475 000 entreprises de commerces en France, mais la plupart sont des TPE de moins de trois salariés, et ces aides ne correspondent pas du tout à leur modèle financier”, nous a expliqué le président de la Fédération nationale de l'habillement, Eric Mertz, qui relève que seulement 0,7 à 1,4 % des commerces ont profité des aides cette année. “On avait réclamé un renforcement des trésoreries en début d’année, on nous a répondu que c’était « trop sectoriel». Mais il faut qu’un principe de réalité s’applique : au deuxième trimestre, 94 % des défaillances du commerce touchaient ces TPE”, insiste le responsable. Ce dernier redoute, à l'instar de Bercy, que de nombreux commerçants ne baissent définitivement le rideau au cours du semestre à venir.

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