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Gilets jaunes : mobilisation en hausse, mais tension moindre

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AFP
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14.01.2019

A trois jours du débat national censé apaiser la colère, la mobilisation des « gilets jaunes » a connu un vif rebond : 84 000 personnes ont défilé samedi en France contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, mais sans heurts ni dégâts majeurs pour les commerces.


Des gilets jaunes défilent à La Rochelle, le 12 janvier 2019 - AFP


La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur avait recensé 50 000 personnes.

Le patron de la Police nationale, Eric Morvan, disait vendredi s'attendre à ce que la mobilisation des « gilets jaunes » retrouve son niveau d'avant-Noël. Elle a même dépassé celui de l'acte 5, le 15 décembre, où 66 000 personnes avaient été décomptées en France.

Si plusieurs manifestations ont été émaillées de heurts, notamment à Paris, Bordeaux, Toulouse, Bourges et Caen, les violences ont été globalement moins nombreuses. Au total, 244 personnes ont été interpellées, dont 201 ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l'Intérieur.

« Les violences ont pu être contenues grâce à un dispositif important, mobilisant 80 000 membres des forces de sécurité intérieure, axé sur la mobilité, la réactivité et la capacité à interpeller, qui a fait la démonstration de son bien-fondé », s'est félicité le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

A Paris, où 8 000 personnes ont défilé « dans le calme » et « sans incident grave », « la responsabilité l'a emporté sur la tentation de l'affrontement », a-t-il salué.

« Macron nous réunit »

Dans la capitale, le cortège des « gilets jaunes » - auquel a participé Eric Drouet, un des initiateurs du mouvement - a défilé dans le calme, encadré par un service d'ordre.

« Macron qui dit qu'il faut encore faire des efforts mais non ! Les gens n'en peuvent plus », explique Virginie Pieru, directrice de crèche dans le Val-de-Marne. Pour elle, « Macron aura fait une jolie chose: c'est nous réunir. C'est le seul truc bien qu'il a fait ! »

Les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour repousser des manifestants qui leur lançaient des projectiles dans le secteur des Champs-Elysées et autour de l'Arc de Triomphe, point d'arrivée de la manifestation.

Un total de 149 personnes ont été interpellées à Paris, notamment pour port d'arme prohibée ou participation à un groupement en vue de commettre des violences, a indiqué la Préfecture de police. Parmi elles, 108 ont été placées en garde à vue, a précisé le parquet de Paris dans un bilan communiqué à 21h.

A Bourges, autre épicentre de cet acte 9 où se sont rendues deux autres figures du mouvement, Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, plus de 6 000 personnes ont manifesté.

L'ambiance bon enfant du défilé a été perturbée quand 500 personnes ont pénétré dans le centre-ville où tout rassemblement était interdit, causant quelques échauffourées avec les forces de l'ordre. Deux « gilets jaunes » de 17 et 28 ans ont été blessés par des tirs de lanceurs de balle de défense (LBD).

« On veut la dissolution de l'Assemblée. Macron doit arrêter de faire la sourde oreille et s'apercevoir du mal-être », lâche William Lebrethon, 59 ans, artisan dans le bâtiment venu de Vierzon protester contre « les abus de pouvoir ».

Dix-neuf personnes ont été interpellées en marge de cette deuxième manifestation nationale, selon la préfecture.

« Du cash, du concret »

A Bordeaux, 6 000 personnes ont manifesté selon la préfecture, un peu plus que la semaine passée (4 600), derrière une grande banderole proclamant « Unis, le changement est possible ». Et ils étaient 6 000 à Toulouse. Ces deux villes sont en pointe de la mobilisation depuis le début du mouvement.

Selon les autorités, ils étaient aussi 2 500 à Rouen, 2 500 à Caen, 2 300 à Saint-Brieuc, 1 500 à 2 000 à Perpignan, 1 500 à Strasbourg, 1 200 à Saint-Etienne, 1 800 à Lyon... Environ 200 « gilets jaunes » ont également manifesté, sous haute sécurité, au Touquet, aux abords de la villa d'Emmanuel et Brigitte Macron au Touquet (Pas-de-Calais).

Emmanuel Macron a appelé les Français à se saisir de la « très grande opportunité » que représente le grand débat, qui doit débuter mardi mais qui ne convainc pas les « gilets jaunes ».

« C'est pour nous endormir ce truc. Ce qu'il faut, c'est du cash, du concret, le plus tôt possible », estime Jean-Luc Dugast et sa compagne Marie-Thérèse Augusto, originaires de Seine-et-Marne.

« Le débat, c'est dans la rue, pas dans une salle ou sur Internet », affirme Jean-Jacques, 59 ans, présent dans la manifestation à Strasbourg : « Je ne pense pas que quelque chose de positif va sortir de ça. »

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