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14.01.2013
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Gildo Zegna: "Il y aura toujours de la place pour un luxe intelligent"

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14.01.2013

A l’occasion de la semaine de la mode homme milanaise, qui se conclut aujourd’hui (mardi 15 janvier), Gildo Zegna annonce de nouveaux projets importants pour la griffe: l’ouverture d’un flagship dans la prestigieuse Galerie Vittorio Emanuele à Milan, l’intérêt pour les marchés africains et la nouvelle collaboration avec l’ex-directeur créatif de Yves Saint Laurent Stefano Pilato en vue de lancer un total look femme Agnona et de relancer la couture Zegna.

Gildo Zegna administrateur délégué du groupe Ermenegildo Zegna



FashionMag.com: Quels sont vos nouveaux projets ?
Gildo Zegna: Nous avons un magnifique projet avec le lancement du parfum "Uomo" avec Estée Lauder qui sort en Europe au printemps, en France à la fin de l’année et en Amérique à l’automne. Et puis la nouvelle est toute récente puisqu’elle date du vendredi 11 janvier: nous allons ouvrir un point de vente dans la Galerie Vittorio Emanuele à Milan. Cela faisait un certain moment que nous cherchions et nous venons de conclure. Nous ouvrirons au cours de cette année 2013.

FM: Où serez-vous positionnés exactement ?
GZ: Je ne peux encore vous le dire, vous le découvrirez lorsque nous ouvrirons !

FM: Avez-vous l’intention de vous coter en Bourse comme l’a laissé entendre une agence de presse ?
GZ: Non, absolument pas ! Cela ne nous intéresse pas. Nous voulons rester indépendants, privés. Nous avons les muscles et les ressources pour affronter crise, croissance et développement. Par ailleurs, nous ne pensons devoir effectuer aucune acquisition. Nous croyons en une croissance organique.

FM: Vous avez recruté depuis peu Stefano Pilati, l’ex-directeur créatif de Yves Saint Laurent, qui était présent à vos côtés lors du défilé de samedi (12 janvier). Quel sera son rôle ?
GZ: Stefano Pilati jouera sur deux fronts: la femme avec Agnona et l’homme avec la couture. Aujourd’hui, Agnona est une marque pour femme liée à la maille, aux accessoires textile en particulier et aux pièces de sportswear de luxe. Nous allons lancer une collection fashion complète pour femme avec des accessoires en cuir. Nous ouvrirons des boutiques et élargirons la distribution. Sur le versant homme, nous allons renforcer Zegna Couture, notre ligne la plus haut de gamme, dont Stefano Pilati sera le responsable créatif et du style. Il s’agit d’une ligne de niche faite à la main et vendue seulement dans certaines de nos boutiques à laquelle Stefano va apporter une touche de modernité et de nouveauté. Il sera par ailleurs responsable du style des défilés Ermenegildo Zegna.

FM: Comment voyez-vous le marché du luxe ?
GZ: Crise ou non, il y aura toujours de la place pour un luxe intelligent, car la qualité de vie progresse même dans les nouveaux marchés. Celui qui arrive donc sur ces marchés avec des produits bien faits et un service innovant a, selon moi, la possibilité de gagner des parts de marché. Aujourd’hui plutôt que de se focaliser sur un marché ou territoire donné, il faut travailler davantage sur un profil de client. Si vous avez un réseau de boutiques directes, vous parvenez à comprendre comment se comporte le client, à le suivre et même à l’anticiper. Le business du luxe est réalisé à 40% par des personnes qui voyagent, cela signifie 40% de 200 milliards d’euros.

FM: Quels sont les nouveaux marchés intéressants pour le luxe ?
GZ: Les chiffres nous disent qu’il y a beaucoup de marchés un peu oubliés par le luxe tels l'Angola, le Nigéria, l'Afrique du Sud, l'Australie, qui sont en train de croître et peuvent devenir intéressants. C’est ainsi qu’est né le phénomène chinois, tout comme celui turc, mexicain ou russe. Avec notre marque Ermenelgido Zegna, nous avons été les pionniers en 1991 à découvrir la Chine dans le luxe alors que personne ne l’avait découverte. Nous avons eu ce courage et un peu d’inconscience. Aujourd’hui nous essayons d’adopter ce principe un peu partout dans le monde.

FM: Vous êtes très développés en Afrique ?
GZ: Pour l’instant nous avons deux magasins, au Maroc et au Nigéria, ainsi qu’un corner en Egypte, au Caire. Nous envisageons d’entrer dans d’autres marchés tels l’Angola, l’Afrique du Sud que nous sommes en train d’étudier et où nous ouvrirons certainement un point de vente. Nous songeons aussi au Mozambique. Il s’agit de petites réalités, où nous semons des graines. Avec un bon humus, ces graines peuvent se transformer en plantes, en fruits… Un peu comme cela est arrivé en Chine. Dans vingt ans peut-être l’Afrique deviendra comme la Chine aujourd’hui. Et la même chose peut arriver pour d’autres pays comme l’Inde, où nous sommes présents depuis cinq ans et où nous avons 5 magasins. Nous regardons aussi avec attention l’Indonésie, le Vietnam, où nous ouvrirons probablement un deuxième point de vente. Disons qu’il y a toujours moins de marchés qui nous manquent.

FM: Que représente pour vous le marché français ?
GZ: Pour nous, la France est un petit marché, mais qui est en croissance. Nous avons ouvert en 2011 un global store au 50, rue du Faubourg Saint-Honoré. Avant nous étions en franchise. Aujourd’hui il y a une bonne fréquentation. Nous avons renforcé toutes nos positions avec les Galeries Lafayette, le Printemps, le Bon Marché. Nous avons donc un beau réseau. Il ne nous manque plus que la rive gauche, où nous cherchons un emplacement et ouvrirons certainement une boutique.

FM: Comment évolue la mode masculine ? Y a-t-il encore un potentiel ?
GZ: Certainement ! Les chiffres nous disent que dans le luxe ces derniers cinq ans, l’homme a progressé plus que la femme. Il y a une tendance chez l’homme à la féminisation dans l’achat. Il commence à s’amuser, surtout en dehors de l’Europe, où l’attitude reste encore assez rigide. Heureusement qu’il y a les clients étrangers d’ailleurs. Avec le ralentissement de la consommation en Europe, il serait difficile de croître avec ce type d’attitude conservatrice.

FM: Comment voyez-vous cette année 2013 ?
ZG: Il est difficile de faire des prévisions, mais nous pensons que ce sera une année positive, avec une croissance plus modeste par rapport à 2012, en raison de l’effet du taux de change qui ne nous favorise pas. Pour nous la croissance est un must. Une entreprise saine, qui a du courage et de l’intelligence, se doit de croître. Elle ne peut rester immobile. Or, c’est ce qui se passe sur notre marché domestique. Le marché italien est bloqué depuis 10 ans, comme celui japonais. C’est un vrai problème. Il n’y a pas de futur sans croissance. Nous voulons donc grandir, même si nous savons que nous n’aurons pas de croissance à deux chiffres, comme nous l’avons eu pendant deux ans. Pour 2012, en effet, nous prévoyons une croissance de 11% à 1,25 milliard d’euros.

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