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27.02.2023
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Fashion Week de Paris: le show expérimental des étudiants de l'IFM ouvre le bal

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27.02.2023

Mailles XXL évoluant dans la 4e dimension, jeux de transparence provocante, franges déployées à l'envi... L'Institut Français de la Mode, installé au 34, quai d'Austerlitz dans le XIIIe arrondissement de la capitale, a ouvert le bal des défilés de l'effervescente Semaine de la Mode parisienne avec un show expérimental placé sous le signe de l'audace. 


Les étudiants internationaux du Master of Arts in Fashion Design et Knitwear Design de l'IFM ont présenté leurs silhouettes colorées en ouverture de la Semaine de la Mode parisienne - IFM


Les diplômés internationaux du Master of Arts in Fashion Design et Knitwear Design, ont pu présenter leur collection (composée de 5 à 7 looks chacune), un évènement qui auparavant était digital et qui se tient en physique pour la première fois l'IFM, et dont le DEFI est un partenaire officiel.

Située au cœur de la Cité de la mode et du design, cette école de mode parisienne a été l'écrin des 24 collections présentées lors de ce défilé - dont la conception a été pensée par l'agence OBO. Devant des rideaux en lin écru suspendus, des silhouettes faites de cuirs frangés ou encore des doudounes oversize imitant des tapisseries, s'enchainent sur des airs mixés par les compositeurs Blaise d’Anjeac et Antoine Gasse.

"On a deux étudiants qui ont un service militaire qui les attend à la suite de leur formation, et dans leurs créations ils voulaient détourner ces uniformes de combat qu'ils enfileront prochainement, ce qui est très touchant", détaille Leyla Neri, la directrice du Master of Arts in Fashion Design qui accompagne une soixantaine d'élèves dans ce parcours.

Le sud-coréen ​Gookhyun Lee a ainsi habillé son "armée romantique" de pantalons palazzo délavés en tie and dye, un brin eighties, et de vestes de costume aux épaules sur-dimensionnées. Le jeune designer taïwanais Po-Chieh Chiu ornait quant à lui son "armée rêveuse" d'un kaléidoscope de d'imprimés, une parure militaire composée de jeans cargo splashés à la javelle, de vestes à zips multiples et coiffée de cagoules tricotées.

Sologamie et robes gâteau



"Just married to myself". Mariée avec moi-même. Pour clore le show, ​Eun Pyo Hong, une créatrice sud-coréenne de 27 ans, a livré une ode à la sologamie, avec ses robes en mailles, immaculées. Celle-ci, dont la longue traine arborait ce message manuscrit à la manière de la crème sur les pâtisseries, était brodée de perles nacrées et fendue sur le devant pour dévoiler des collants brillants en résille.

Une autre, une "robe gâteau" ultra gourmande, imitait une généreuse pièce montée, ornée de fleurs blanches et rose pâle typique des cérémonies de mariage, et était complétée par une paire de baskets compensées "idéales pour courir et s'enfuir de l'autel", s'amuse la designer.


Pour la créatrice sud-coréenne Eun Pyo Hong, se marier avec soi-même est l'intrigue de son conte de fées féministe - ER/FNW


"Lorsqu'on regarde les films Disney, ou alors les séries comme Sex and the City, se dessinent indirectement les anxiétés et les angoisses typiquement féminines d'être abandonnée, souligne Eun Pyo Hong. Je me suis toujours demandé pourquoi les femmes ont autant peur d'être quittées, même quand elles sont des princesses, elles sont une jolie vie et une carrière qui leur est propre", sourit la créatrice qui après sa formation à l'IFM rejoindra la maison Alexandre McQueen. 

Avec sa collection féministe baptisée ​"I said Yes, to myself" (soit,"j'ai dit oui à moi-même"), cette styliste, qui est née à Séoul puis a vécu entre Chicago et New York, en passant par le studio de Vera Wang où elle a travaillé sur les robes de mariées, souligne "le côté fun, positif et la sérénité que l'on acquiert lorsqu'on se marie avec soi-même, on peut avoir son gâteau et le manger toute seule!"

Un sens aigu de l'artisanat



"Notre objectif est d'allier une très forte créativité avec une dimension artistique personnelle et expérimentale, et en même temps d'avoir une grande technicité avec le travail du flou et du tailoring, les techniques de teintures et de transformation de la matière", sourit Leyla Neri.

Pour la directrice du master, elle-même mordue de design de mode et d'anthropologie: "il faut allier ces univers pour ne pas que faire des jolis volumes mais être créatif en faisant des vêtements au style pointu et avec un beau niveau de technicité".

Ce parcours d'étude proposé à l'IFM regroupe une soixantaine d'élèves, dont certains issus de la filière prêt-à-porter qui ont eu "l'opportunité de travailler l'an passé avec le19M de Chanel autour des métiers d'art, c'est là où ils ont développé ce sens aigu de l'artisanat et du détail qu'ils ont traduit dans leur travail".

Suite à ce show hivernal des étudiants en Fashion Design et Knitwear Design, en avril prochain, les 16 étudiants dans la filière Fashion Image exposeront leurs travaux, puis les collections d'accessoires seront dévoilées lors de la Fashion Week parisienne de septembre.

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