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04.10.2022
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Derniers feux à Paris avec Miu Miu, Xuly Bët et Ungaro

Veröffentlicht am
04.10.2022

Le marathon des défilés de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2023 a pris fin mardi avec bien des surprises. Les couturiers ont donné une fois de plus leur vision concernant le moment tragique que traverse le monde, à travers de véritables collections manifestes. De l’appel à la simplicité de Miu Miu à l’alerte écologique lancée par Xuly Bët, en passant par la quête de positivité d’Ungaro.
 

Miu Miu, printemps-été 2023 - © PixelFormula


 
Miu Miu condense en une collection la nouvelle garde-robe idéale, à la fois facile et spéciale, sport et chic. Miuccia Prada part de ses pièces les plus classiques -la veste, le manteau, la chemise, la jupe plissée et les mailles-, qu’elle mélange et revisite avec subtilité. A l’arrivée, une collection Miu Miu très Prada. Une collection qui semble reliée fortement aussi à celle de la ligne phare de la griffe milanaise, présentée la semaine dernière à Milan dans un esprit de nouvelle austérité.
 
Ainsi, la silhouette mini se construit le plus simplement possible à partir d’une stratification de tee-shirts blancs et gris superposés à tricots en maille ultrafine beige ou gris clair. La veste d’homme s’enfile sur une brassière et, au choix, une jupe à plis ou portefeuille dans des flanelles grises et des laines noires.

Ne peut manquer à ce dressing pour l’été prochain le nylon emblématique de la maison, qui joue les vedettes, décliné en blanc dans chemises, jupes et petites robes zippées sur le devant ou dans le dos, ou dans des robes à bretelles froncées dans le décolleté. Cette matière ultra light est utilisée aussi, bien sûr, en coupe-vent avec des modèles dotés de col de chemise ou en version kaki portés à l’envers pour un effet blouse.
 
Le cuir s’immisce dans ce vestiaire basique à l'esprit urbain, d’abord par petites touches, via des sur-jupes munies de grosses poches plaquées, un peu comme un sac banane. Du bon vieux cuir usé, que la créatrice utilise aussi pour tailler de grands manteaux sans manches, des gilets ou des vestons, tous également affublés de maxi poches. Un cuir lisse et plus léger est utilisé pour confectionner des chemises, jupes, pantalons et shorts dans différentes couleurs. Autre variante, les mêmes pièces sont cette fois taillées dans du denim délavé pour lui donner cette même usure du cuir.
 
Le soir la jeune fille Miu Miu s’amuse avec les transparences. Il suffit juste d'une simple couche de tissu impalpable pour composer un haut et une jupe, posé à même le corps, qui s’illumine parfois de pierres et cristaux.
 

Le défilé en pleine rue de Xuly.Bët - ph Dominique Muret - DR


Changement de décor avec Xuly.Bët, qui a clos la Fashion Week, mardi soir, avec un show public mémorable et énergique en plein cœur de Paris, juste derrière l’hôtel de ville. Ecologiste avant l’heure, le créateur Lamine Badian Kouyaté, malien d’origine, avait choisi la place Baudoyer, où se trouve l’Académie du Climat pour y fêter les 30 ans de sa marque. L’idée était de défiler dans l’édifice, mais cela lui a été refusé. Il avait néanmoins obtenu une autorisation pour organiser son show sur la place, où il s’est vu refouler à la dernière minute.
 
C’est donc dans la rue voisine François Miron qu’il s’est rabattu, entraînant avec lui un public nombreux et chaleureux. Comme on lui a interdit aussi la sono, les mannequins sont sorties sans musique, s’accompagnant juste pour certaine d’un petit transistor qu’elle portait à la main, encouragée par les "ouh ouh" et applaudissements du public.
 
Juchées sur des sandales à talons haut transparent avec guêtres et jupes fendues, ou moulées dans des robes et tops aux couleurs chatoyantes et des combinaisons de Catwoman blanches, elles parcourent tout le podium sous les vivats du public. "Magnifique!", "Trop Belle!", "Bravo!" des admirateurs. Ce à quoi certaines filles répondaient en faisant onduler leur corps et en improvisant un pas de danse devant quelques passants interloqués, tandis que bus et taxi continuent à transiter dans la rue.
 
Une ambiance joyeuse, où le nom de la marque semble avoir pris tout son sens. Xuly.Bët signifie en effet "ouvre les yeux" en wolof. "Ça fait 30 ans qu’on alerte tout le monde sur les méfaits de notre métier pour la planète. Aujourd’hui, le monde est en train de brûler, mais rien ne se passe. Il faut crier", lâche Lamine Kouyaté dans les coulisses du défilé. Autodidacte, passé à la mode après des études d’architecture, le designer a séduit dès le départ par son approche, recyclant des vêtements récupérés dans les fripes pour en faire des pièces uniques. Transféré à New York en 2015, il a effectué son grand retour sur les podiums parisiens en 2020.
 

Une proposition Ungaro pour l'été prochain - DR


Place à la légèreté et la couleur chez Ungaro. "Avec la mode, on a le pouvoir de faire sourire les gens et de leur apporter de la joie. J’ai voulu insuffler un peu de beauté dans ce monde qui ne l’est pas vraiment en ce moment", glisse le directeur artistique Kobi Halperin, qui s’est inspiré pour l’été prochain du voyage de Gauguin en Haïti. "Le paradis n’est pas que là-bas, il peut être ici aussi et dans nos têtes. C’est pourquoi j’ai cherché à réaliser quelque chose de spécial et d’exotique".
 
Le styliste a puisé dans les archives tout en réfléchissant à l’évolution de la femme d’aujourd’hui, pour laquelle il a conçu un dressing effortless et aérien, en mettant l’accent sur le mouvement avec des robes à franges "sexy et élégantes". Des robes vaporeuses jaunes ou turquoises reprennent l’iconique plissé Diva, de légères blouses sont ornées d’applications de fleurs brodées, des tenues drapées de vestale sont imprimées de motifs d’œillets et fleurs luxuriantes.
 
Des vestes en dentelle de coton blanc laissent circuler l’air. Des tops en soie stretch s’associent à des pantalons courts frangés. Tout est léger et fluide.
 

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