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20.04.2005
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Déferlement textiles chinois : pays riches et pays pauvres, tous victimes

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20.04.2005

Le déferlement de textiles chinois dans le monde après la levée de quotas internationaux a provoqué des réactions protectionnistes en Occident mais il menace aussi des millions d'emplois dans des pays pauvres.

Usine de production en Inde - Photo : Reuters
Les Etats-Unis et l'Europe ont déclenché la semaine dernière des processus visant à limiter les importations de textiles chinois, provoquant une vive réaction du géant asiatique. Mais les pays du Nord ne sont pas les seules victimes de la fin du système de quotas. Le Bangladesh, le Cambodge, le Sri Lanka et le Vietnam ont également mis en garde contre les dégats provoqués à leurs propres industries textiles. D'autres pays du Sud, mieux préparés, résistent cependant à la déferlante chinoise, comme les Philippines, l'Indonésie ou l'Inde. A l'origine de ces bouleversements se trouve la suppression au début de l'année de l'accord multifibres de 1974 qui régissait une industrie de 400 milliards de dollars. Déjà première exportatrice de vêtements avec 28% du marché mondial, la Chine a bénéficié de la levée des quotas de manière spectaculaire. Le gouvernement américain a été le premier à réagir en début de semaine en décidant d'examiner les effets des importations chinoises, une mesure qui pourrait entraîner l'imposition d'une limite à leur hausse. L'Union européenne a pris des mesures similaires quelques jours plus tard. En réponse, le gouvernement chinois a déclaré que les réactions américaine et européenne violaient les principes du libre échange et pourraient compromettre les échanges mondiaux du secteur. La polémique fait craindre une escalade pouvant déboucher sur une guerre commerciale. "Le danger est que la question des textiles soit la goutte d'eau qui fait déborder le vase", déclare Ernest Bower, de la société de consultants de Washington BrooksBowerAsia. "Mais si les deux parties arrivent à gérer la question et reviennent sur les bruits de sabre des derniers jours, une confrontation à plus long terme peut être évitée. Personne n'a intérêt à une guerre commerciale", dit-il, qualifiant de "combat d'arrière-garde" les mesures préconisées par des groupes d'intérêts protectionnistes. Ailleurs, des pays moins influents sur la scène internationale tentent de faire face au changement avec plus ou moins de bonheur.
Usine de production du Bangladesh - Photo : Reuters
Les exportations de vêtements du Bangladesh ont chuté de 21% en janvier, mauvais signe pour une industrie qui emploie 1,8 million de gens, la plupart des femmes gagnant de 35 à 50 dollars par mois. "Nous sommes préoccupés", dit Anisul Haq, président de l'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh. Il prévoit que 40% des fabricants du pays fermeraient d'ici la fin de l'année. Le Sri Lanka s'inquiète aussi après une baisse des commandes en mars et le Cambodge a déjà perdu 20.000 emplois, selon les chiffres gouvernementaux. Mais les Philippines et l'Inde disent avoir profité de la levée des quotas à laquelle elles s'étaient préparées. Les Philippines ont enregistré une hausse des exportations en janvier et s'attendent que la tendance se poursuive grace à l'exploitation de créneaux et à un service complet allant du dessin des produits à leur livraison en magasin. L'Inde de son côté coordonne son action avec la Chine, estimant qu'il y a de la place pour les géants asiatiques, qui peuvent tous deux profiter de la levée des quotas.

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