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20.11.2020
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Consigne: le nouveau pari des marques de mode éthique

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20.11.2020

Comme un pied de nez au Black Friday, devenu synonyme d’incitation à la surconsommation, Hopaal, 1083, Atelier Unes et Panafrica ont choisi ce moment de l'année pour dire stop à la mode jetable et promouvoir dans leur collection le système de consigne.



Veste Infinie Hopaal en collaboration avec 1083.

 
« Fermer la boucle d’un article que l’on a produit et vendu est l’une de nos préoccupations en tant qu’acteur de la mode, explique Clément Maulavé, co-fondateur et président de la marque Hopaal. Mais celle-ci est commune à tout l’éco-système de la mode responsable avec qui nous partageons les mêmes préoccupations, C’est pourquoi nous prenons aujourd’hui la parole de concert pour gagner en visibilité et parce que l’entraide fait avancer les choses. »

Et si 1083 a ouvert la voie, en lançant le jean Infini en 2019, le premier modèle en matières recyclées et recyclables (119 €) que l’on peut retourner gratuitement à la marque en fin de vie pour qu’il serve à en fabriquer un nouveau et se faire rembourser sa consigne (20 € pour le modèle), aujourd’hui, d’autres confrères prennent le même chemin. Ainsi, Hopaal propose depuis début 2020, la veste Infinie (205 €) en collaboration avec 1083. « Nous avons utilisé la même toile de denim recyclée et recyclable que 1083 mais avons dessiné notre propre design, souligne Clément Maulavé. Le prix de la consigne (20 €) a été fixé par nos clients car nous travaillons beaucoup en co-création avec eux, c’est notre fonctionnement. »

De fait, alors que la production de l’industrie de la mode a doublé entre 2000 et 2014 vendant plus de 100 milliards de vêtements chaque année dans le monde (source : Ademe), seulement 33,5 % sont transformés pour être recyclés, le reste étant destiné à la réutilisation ou à l’élimination (source : ReFashion). « Face à ces chiffres, le sujet de la consigne mérite de déployer plus d’effort, poursuit le co-fondateur et président de la marque Hopaal. Le concept est très intéressant pour la mode car il implique la marque, le fabricant et le client. Cependant, il faut voir tout ce que cela nécessite en terme de logistique, de durabilité et qualité de produit. Nous sommes en phase de test car nous n’avons pas encore de retour de notre veste dont le tissu nous semble tellement résistant. »


Atelier Unes propose les premiers collants recyclés et consignés.

 
À l’opposé, c’est un autre produit du quotidien, dont l’obsolescence programmé a été vivement critiqué, qui s’apprête à être testé par les consommatrices : le premier collant recyclé et consigné d’Atelier Unes (23 € dont 2 € de consigne).
« Nous sommes les tout derniers arrivés sur le système de consigne, mais notre projet est celui qui a enregistré le meilleur score de la section Mode sur Ullule : 5500 précommandes en 3 semaines en septembre dernier », explique Matthieu Jungfer, co-fondateur de la marque. Livrées d’ici 15 jours, les premières paires de collants d’Atelier Unes ont déjà fait leur preuve. « Nous avons travailler en amont sur d’anciens stocks de collants. Une fois que les clientes nous les retournent gratuitement, ceux-ci sont ensuite découpés pour servir d’élastique à l’intérieur de chouchous. C’est une première étape pour nous et déjà nous réfléchissons à d’autres usages et formes d’upcycling de cette matière élastique. »


Arusha est la première basket consignée et recyclable de Panafrica.

 
Enfin, autre acteur de la consigne, sur le marché de la chaussure, la marque Panafrica a lancé son modèle Arusha (145 € dont 10 € de consigne) l’été dernier. Dessus en cuir velours et tissus batik 100% coton, doublure et semelle intérieure amovible en polyester recyclé et semelle extérieure en gomme, toute la difficulté du produit réside en fin de vie à dissocier les matières pour les recycler et en produire de nouvelles.

« Rendre la mode circulaire et réutiliser les déchets pour les transformer en de nouvelles matières demande beaucoup de travail, souligne Vulfran de Richoufftz, co-fondateur de Panafrica. L’éco-conception des baskets, le perfectionnement des procédés de recyclage et l’optimisation logistique nécessitent des travaux de recherche et développement et des investissement importants. »

Point stratégique, le flux retour se doit d’être performant. Et surtout en attendant de pouvoir envoyer au fabricant les produits à recycler, la marque doit stocker les retours. « Le système de consigne engage un volet comptable assez lourd, du coup, il faut bien optimiser sa part dans le coût », conclue Clément Maulavé chez Hopaal. Nous n’en sommes qu’au début et nous allons continuer à prendre position sur le sujet ! »

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