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Anne SCHILLING
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17.01.2023
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Caroline Rush évoque la dernière édition du London show Rooms en collaboration avec Tranoï Men

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Anne SCHILLING
Veröffentlicht am
17.01.2023

Peu d'incubateurs de mode peuvent se targuer d'avoir un aussi bon bilan que le salon londonien Rooms, qui dévoile sa dernière édition cette semaine à Paris. Avec une douzaine de jeunes talents, dont Abigail Ajobi, Carlota Barrera et Charlie Constantinou, London show Rooms ouvrira ses portes à Tranoï Men, le salon professionnel de la mode de renom, connu pour attirer un large éventail d'acheteurs et de rédacteurs venus du monde entier.
 
Tranoï Men débute le jeudi 19 janvier pour quatre jours dans le Garage Amelot, situé au cœur du quartier parisien du Marais.


Un look signé Carlota Barrera pour la collection SS23 Carlota Barrera - Carlota Barrera


"Je suis très fière d'accueillir le London show Rooms à Tranoï Men. Nous partageons le même engagement envers la jeune génération de créateurs, et notre partenariat nous permet de présenter aux acheteurs internationaux et aux professionnels de la mode une sélection originale et forte. Tranoï Men est l'événement incontournable de la semaine de la mode à Paris", a déclaré Boris Provost, PDG de Tranoï.
 
C'est en 2008 que le British Fashion Council a présenté le London show Rooms à Paris pour la première fois. Cependant, cette saison marque son grand retour à Paris depuis le début de la pandémie de Covid. 

À cette occasion, nous avons rencontré la directrice générale du British Fashion Council, qui organise le London show Rooms, afin de connaître son point de vue sur ce projet unique, mais aussi sur l'impact du Brexit sur les marques émergentes du Royaume-Uni.
 
FashionNetwork.com : Quel rôle joue le London show Rooms pour les créateurs britanniques émergents ?

Caroline Rush : Le BFC London show Rooms offre une opportunité exclusive aux designers britanniques émergents de présenter leur travail à un public international composé de journalistes, d'acheteurs et de professionnels du secteur. Nous sommes très fiers du talent créatif qui fait la réputation de Londres, mais aussi de pouvoir soutenir de nouvelles perspectives et de promouvoir des créateurs britanniques durables dans une salle d'exposition à l'étranger. Depuis 2008, 200 créateurs ont ainsi été soutenus par le showroom.

F.N : Quel public espérez-vous atteindre en organisant les showrooms de Londres à Paris ? Plutôt les acheteurs, les rédacteurs ou les influenceurs ? Et surtout de quelle manière ?

C.R : L'accès au London show Rooms est exclusivement réservé aux acheteurs, à la presse et aux professionnels du secteur de la mode. En exposant dans le Garage Amelot, nous espérons encourager nos créateurs émergents en les connectant directement aux acheteurs internationaux, qui sont en mesure de découvrir et de sélectionner les produits et les collections qui reflètent l'incroyable créativité londonienne. L'objectif est de leur fournir un environnement transparent et professionnel pour acheter les meilleurs talents créatifs britanniques qui font toute la réputation de Londres.

F.N : Quelles leçons les jeunes marques tirent-elles de leur venue à Paris pour exposer dans les showrooms londoniens ?

C.R : Le pop-up showroom est un élément stratégique du programme de soutien et de mentorat du BFC. Vendre dans un environnement de showroom est une occasion unique pour les acheteurs et les designers de se rencontrer en personne, et cet échange personnel est vraiment ce qui distingue nos showrooms. C'est une excellente opportunité pour les créateurs de nouer des liens avec les acheteurs et de se faire connaître auprès des initiés du secteur, qui ont déjà saisi l'occasion de chasser les créateurs les plus prometteurs. En outre, les créateurs peuvent promouvoir l'identité de leur marque et intégrer des commentaires personnalisés de professionnels, qui éclairent ensuite leurs futures décisions artistiques et commerciales. 

F.N : Pourquoi avez-vous décidé de travailler avec Tranoï ?

C.R : Tranoï est partenaire de la Fashion Week de Paris, et s'installer au Garage Amelot représente une opportunité incroyable, dont les acheteurs ont bien conscience, qu'ils soient français ou internationaux. Notre dernier showroom avec Tranoï s'est tenu à l'Atelier Richelieu en 2020, et nous sommes impatients de poursuivre nos relations. Cette année, en coordination avec la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, l'espace présentera 50 créateurs triés sur le volet et des défilés quotidiens, en plus des 18 designers britanniques émergents. Son positionnement unique en tant que salon de créateurs offre une flexibilité et une grande visibilité aux revendeurs internationaux par le biais d'un service de streaming dédié en direct, qui permet d'augmenter la légitimité et l'exposition de nos marques. 
 
F.N : Sur votre site web, je vois que le London show Rooms est soutenu par le Fonds européen de développement régional. Comment est-ce possible après le Brexit ? 

C.R : Le financement du FEDER a pris fin en 2022. Grâce notamment au soutien du ministère du Commerce international, nous avons pu aller de l'avant avec le London show Rooms de cette saison, et nous espérons obtenir un financement à long terme pour cet élément capital de soutien aux nouvelles entreprises les plus créatives du Royaume-Uni.

F.N : Qu'est-ce que le gouvernement britannique pourrait faire de plus pour aider les jeunes talents de la mode ? 

C.R : Il est essentiel que les talents émergents du Royaume-Uni puissent avoir accès aux marchés internationaux ainsi qu'à un soutien et un accompagnement commercial. Alors que le British Fashion Council collecte des fonds par le biais de notre association caritative pour soutenir ce travail, le financement du FEDER a été essentiel pour aider les entreprises britanniques à se développer, et nous sommes en pourparlers avec le gouvernement britannique afin d'obtenir un financement pour poursuivre ce soutien. Il est essentiel pour l'économie créative du Royaume-Uni que notre gouvernement comprenne les défis auxquels notre industrie est confrontée, qu'il s'agisse de la pénurie de compétences et des lacunes dans l'enseignement technique ou du déclin constant de l'enseignement artistique et de son impact sur les opportunités créatives pour les jeunes. Nous sommes préoccupés par le système d'immigration et la nécessité de faire venir des talents et des travailleurs au Royaume-Uni afin de combler la pénurie de compétences, ainsi que par le manque de rôles dans le secteur de la mode sur la liste établie par le gouvernement des professions en difficulté. Sans compter, depuis le Brexit, les complications, les retards et la paperasserie supplémentaires pour les mannequins, les stylistes et les indépendants du secteur.

F.N : Quel a été l'impact du Brexit sur les nouveaux talents britanniques ?

C.R :
Il y a eu un ralentissement très marqué des demandes d'étudiants européens souhaitant venir faire leurs études au Royaume-Uni en raison de la complexité du droit du travail pour les personnes fraîchement diplômées. Nous sommes toutefois convaincus que les étudiants britanniques continueront à soutenir le secteur et que la créativité et l'énergie de nos propres universités, collèges et établissements d'enseignement supérieur ne s'essouffleront pas. De nombreuses questions liées au Brexit ont un impact sur l'industrie de la mode, et le BFC continue à en discuter directement avec le gouvernement. À l'aube de 2023 et du 30e anniversaire du projet NEWGEN, nous restons enthousiastes et optimistes quant aux futurs talents du Royaume-Uni.

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