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Brexit : Theresa May obtient le soutien de son cabinet sur l'accord conclu avec l'UE

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Reuters
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15.11.2018

La Première ministre britannique, Theresa May, a obtenu mercredi le soutien de ses principaux ministres, qui recommandent au gouvernement d’approuver l’accord technique conclu entre Londres et l’Union européenne, une décision saluée à Bruxelles par le négociateur en chef de la Commission européenne, Michel Barnier.


Theresa May soutenue par son cabinet, Michel Barnier salue une étape décisive


Plus de deux ans après le référendum par lequel les électeurs britanniques se sont prononcés en faveur de la sortie de l’Union européenne, Theresa May a dit à la presse qu’elle était parvenue à surmonter les divergences qui existent au sein de son cabinet.

« Le cabinet a collectivement décidé que le gouvernement devait accepter le projet d’accord de retrait », a dit Theresa May après une réunion de ses principaux ministres, assurant que « c’est une décision qui sert au mieux les intérêts de l’ensemble du Royaume-Uni ».

« Le choix que nous avions à faire était simple : cet accord, qui respecte le résultat du référendum, qui nous permet de reprendre le contrôle de notre monnaie, de nos lois et de nos frontières, qui met fin à la libre circulation, qui préserve la sécurité de l’emploi et notre Union ; ou partir sans accord ; ou ne pas partir du tout », a-t-elle dit.

Après avoir au fil de la journée au gré d’informations parfois contradictoires sur l’issue des discussions en cours à Londres, la livre sterling a atteint son plus haut du jour dans la foulée de la brève déclaration de la Première ministre. Elle a ensuite réduit ses gains mais restait en hausse de plus de 0,2 % face au dollar au moment de la clôture des marchés américains.

L'Irlande du Nord reste au coeur des crispations

Si Theresa May affiche sa satisfaction, elle est loin d’avoir partie gagnée car elle doit désormais défendre cet accord devant un Parlement où sa majorité se fragilise chaque jour un peu plus.

Les conservateurs les plus hostiles à la conclusion d’un accord et les unionistes nord-irlandais, dont dépend la survie du gouvernement, ont prévenu qu’il ne se satisferaient pas de ce texte, selon eux trop favorable à l’Union.

A Bruxelles, le chef de file des négociateurs de la Commission européenne, Michel Barnier a défendu l’accord technique tout en disant sa déception d’entrevoir l’aboutissement du processus de retrait britannique. « Je ne vois pas quelle est la valeur ajoutée du Brexit », a-t-il déploré. Il a cependant salué une « étape décisive vers la conclusion des négociations”, la perspective d’un accord qui apporte des « certitudes légales » et une « solution qui évite le rétablissement d’une frontière physique en Irlande ».

Le principal écueil des négociations aura en effet été la question du « filet de sécurité » exigé par l’Union européenne pour éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord.

L’accord technique propose de renvoyer à juillet 2020 la décision sur les mesures à prendre pour laisser ouverte la frontière irlandaise et préserver les acquis des accords du « Vendredi saint » qui ont permis de mettre fin en 1998 au conflit armé nord-irlandais.

Theresa May menacée d'un vote de défiance

Si aucun accord n’est conclu d’ici juillet 2020, Londres aura le choix entre deux options : prolonger la période de transition, qui doit en principe s’achever fin 2020, ou s’engager dans une relation commerciale « réduite à l’essentiel » pour l’ensemble du Royaume-Uni.

Dans ce second cas de figure, l’Irlande du Nord serait alignée plus étroitement que la Grande-Bretagne sur les règlements douaniers et les critères de production européens.
 
Si ces dispositions ont été saluées à Dublin, elles sont farouchement combattues par les unionistes nord-irlandais, qui se refusent à ce que leur territoire ne soit pas soumis aux mêmes règles que le reste du Royaume-Uni.`
 
Elles sont également dans le viseur de la Première ministre indépendantiste écossaise, Nicola Sturgeon, qui voudrait au contraire voir étendues à tout le Royaume-Uni les dispositions accordées à l’Irlande du Nord.

Theresa May n’a pas précisé la date à laquelle le parlement britannique sera invité à se prononcer sur l’accord. Seule certitude : elle aura besoin du feu vert de 320 des 650 membres de la Chambre des communes.

« Je sais que les jours à venir seront difficiles et que cette décision sera soumise à un examen minutieux, et c’est tout à fait normal », a souligné la dirigeante.

Selon plusieurs journalistes britannique, les conservateurs partisans d’un « Brexit dur » pourraient réclamer dès jeudi un vote de défiance, ce qu’aucun dirigeant « tory » n’a confirmé.

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