Übersetzt von
Clémentine Martin
Veröffentlicht am
22.05.2023
Lesedauer
5 Minuten
Herunterladen
Artikel herunterladen
Drucken
Textgröße

Boohoo reste optimiste malgré des chiffres dans le rouge

Übersetzt von
Clémentine Martin
Veröffentlicht am
22.05.2023

Boohoo Group a publié ses résultats annuels. Sans surprise, l’exercice 2023, clôturé en février de la même année, a été marqué par une baisse de 11% des revenus de l’entreprise d’une année sur l’autre, à 1,768 milliard de livres (2,04 milliards d’euros), ou même 13% hors effets de change. Mais sur une base de trois ans, les revenus ont progressé de 43%.


Debenhams


La marge brute a elle aussi été rognée, tombant à 50,6% contre 52,5% un an auparavant et 54% il y a trois ans.

À 63,3 millions de livres (72,94 millions d’euros), l’EBITDA ajusté du propriétaire de Debenhams, Karen Millen, Nast et PrettyLittleThing s’est effondré de 49% par rapport à l’année dernière et de 50% par rapport à l’exercice 2020. Cette valeur a pâti de la baisse des ventes, de l’inflation frappant les coûts de transport et de logistique et de l’augmentation des dépenses de main d’œuvre et d’énergie. Les investissements stratégiques en cours ont encore écorné les profits, mais devraient donner des résultats à moyen terme.

Les pertes ajustées avant impôts se situent à 1,6 million de livres (1,84 million d’euros), contre un profit de 82,5 millions de livres (95,07 millions d’euros) il y a un an. Les pertes statutaires avant impôts atteignent 90,7 millions de livres (104,50 millions d’euros), contre 7,8 millions de livres (8,99 millions d’euros) l’an dernier à la même période.

L’entreprise a choisi de se concentrer sur les bonnes nouvelles: elle a gagné des parts de marché significatives au cours des trois dernières années, a réussi à automatiser son établissement de Sheffield, “entraînant une optimisation des performances opérationnelles et d’importantes économies“, a réalisé “des avancées notoires“ dans la préparation de son projet de centre de distribution censé ouvrir aux États-Unis cette année, a “repositionné son inventaire, aujourd’hui écrémé, moins dense et plus rapide“ avec une baisse de 36% de ses stocks et a étoffé sa trésorerie.

LES CHIFFRES EN DÉTAILS

Mais intéressons-nous aux chiffres de plus près. La baisse totale des revenus est de 11%. Au Royaume-Uni, elle n’est “que“ de 9% d’une année sur l’autre. À trois ans, la hausse est de 61%. Les revenus issus de l’étranger sont en baisse de 13% par rapport à 2022, mais en hausse de 22% par rapport à 2020.

Le Royaume-Uni reste le marché le plus important pour le groupe, générant 62% de son chiffre d’affaires. Les taux de retour ont augmenté dans le pays et dans les autres régions, dépassant les niveaux pré-pandémie, en raison d’un remaniement de l’offre de produits suite à la levée de la majorité des restrictions sanitaires. Logique: les tenues de soirée sont plus souvent retournées que les vêtements pour paresser à la maison. L’introduction de marques nouvelles ayant un positionnement prix plus élevé, plus sujettes aux retours, a également pesé dans la balance. Enfin, les macro-tendances de la consommation se sont aussi fait ressentir.

La marge brute est passée de 49,4% à 47,9% en raison de coûts de livraison plus élevés et de la hausse du coût de fabrication des produits.

Afin de tenter de compenser ce phénomène, les prix de certaines catégories ont été augmentés, mais l’entreprise a tout de même dû “faire attention à proposer des tarifs toujours concurrentiels par rapport à ceux de la concurrence, car les clients sont eux aussi touchés par l’inflation et l’augmentation du coût de la vie“.

Les performances au Royaume-Uni des marques récemment acquises par Boohoo sont “encourageantes“. Le grand magasin Debenhams, lui, poursuit sa progression. Par ailleurs, le groupe a gagné des parts de marché au cours des trois dernières années.

Aux États-Unis, les résultats se sont montrés inférieurs aux attentes avec des revenus en baisse de 19% d’une année sur l’autre. Sur trois ans, la croissance est en revanche de 38%. Les délais de livraison aux États-Unis “sont toujours supérieurs à ceux d’avant la pandémie“, ce qui affecte négativement la demande, même si la situation “s’améliore petit à petit avec une reprise de la croissance au cours des deux derniers mois de l’année“. L’ouverture d’un entrepôt aux États-Unis en 2023/24 devrait aussi améliorer les performances de l’entreprise dans la région.

En Europe (hors Royaume-Uni), les ventes baissent de 6% par rapport à 2022, mais gagnent 10% par rapport à 2020. Le marché européen est actuellement stagnant par rapport aux niveaux pré-pandémie. “Par bonheur, nos marques récemment acquises font de gros progrès, mais partent de loin“, rappelle l’entreprise.

Dans le reste du monde, les revenus perdent 2% par rapport à 2022 mais gagnent 3% par rapport à 2020. La marketplace et la vente en gros “ont connu une forte croissance au Moyen-Orient“ et certains marchés, comme l’Australie, commencent à présenter des améliorations grâce à la réduction des délais de livraison.

En 2023, le groupe a recensé 18 millions de clients actifs, en nette hausse par rapport aux 13 millions de 2020. “Notre marché cible pourrait atteindre jusqu’à 500 millions de clients potentiels“, avance Boohoo.

Le groupe évoque toujours la possibilité de “développer une infrastructure globale capable de supporter des ventes nettes de plus de 4 milliards de livres (4,61 milliards d’euros)“, même si ce ne sera probablement pas nécessaire tout de suite.

L’entreprise salue les “progrès remarquables du grand magasin digital Debenhams, avec près de 1.600 marques disponibles et un relancement réussi de la catégorie cosmétiques“.


PrettyLittleThing x Kappa


L’optimisation des coûts a aussi pour conséquence la simplification de la structure de l’organisation et du réseau d’entrepôts, entraînant des économies matérielles.

La stratégie de développement durable a été renforcée avec le lancement de la plateforme de revente PrettyLittleThing et la mise en œuvre du programme d’audit Fast Forward, “à l’avant-garde du secteur“, chez tous ses fournisseurs au Royaume-Uni.

Alors, quand la croissance sera-t-elle à nouveau au rendez-vous? C’est la “priorité stratégique“ pour l’année en cours. Les investissements faits dans l’accélération du développement produit, l’automatisation de la logistique et l’ouverture d’un centre de distribution local aux États-Unis (deuxième marché le plus important pour le groupe), prévue avant la fin de l’année, devraient aider à réaliser cet objectif.

Toutefois, les revenus de l’exercice en cours devraient au mieux stagner, au pire baisser de 5%, malgré des efforts accrus de rentabilisation des ventes.

Au premier semestre, la baisse devrait être de 10 à 15%. Mais la croissance devrait revenir au deuxième semestre.

L’EBITDA ajusté pour l’exercice 2024 devrait s’améliorer, compris entre 69 et 78 millions de livres (79,50 et 89,87 millions d’euros). C’est aussi ce qu’attendent les économistes.

Copyright © 2024 FashionNetwork.com Alle Rechte vorbehalten.