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Paul Kaplan
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23.01.2018
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Azzedine Alaïa : je suis Couturier

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Paul Kaplan
Veröffentlicht am
23.01.2018

Une rétrospective fulgurante : à peine deux mois après sa mort soudaine, la maison d'Azzedine Alaïa organise une exposition mémorable de ses pièces les plus remarquables.


DR


Sous le titre « Azzedine Alaïa : je suis Couturier », l'exposition, qui présente 41 tenues emblématiques, réaffirme haut et fort sa place parmi les plus grands architectes de la mode de tous les temps.

« Nous voulions rendre hommage à Monsieur Alaïa, qui nous a tragiquement quitté en novembre dernier. Carla Sozzani m'a appelé presque immédiatement pour me confier la réalisation de cette exposition. À mon sens, celle-ci devait présenter les éléments les plus intemporels de son oeuvre. C'est une forme d'éternité que nous voulions lui offrir », a expliqué le curateur de l'exposition, Olivier Saillard, à FashionNetwork.com.

Sélectionnées principalement parmi des pièces noires et blanches, les tenues exposées remontent parfois jusqu'à 1981, notamment une petite robe de cocktail, drapée comme sur une déesse romaine de Pompéi; on peut aussi voir des robes longues en bandes des années 1990 et les fameuses robes en cuir, façon centurion, issues de son dernier défilé couture de l'hiver 2017. Toutes présentées dans des alcôves bien éclairées : une introduction parfaite à l'univers du couturier.

La fondation Alaïa prévoit désormais d'organiser des expositions trois fois par ans, décision facilitée par l'archivage minutieux des collections par Azzedine Alaïa lui-même.

« Azzedine avait aussi fait l'acquisition de nombreuses pièces de mode anciennes et contemporaines : Madeleine Vionnet, Charles James, Balenciaga et Adrian. Nous prévoyons également de les montrer progressivement au public », nous a révélé Olivier Saillard.
 
L'exposition est installée dans les quartiers historiques d'Azzedine Alaïa, un atelier du XIXe siècle encadré par de hautes colonnes en fer forgé et une verrière. Ce paisible espace a été plongé dans un désordre indescriptible après l'arrivée de Naomi Campbell et de Farida Khelfa, entourées par une demi-douzaine d'équipes de télévision et un attroupement d'influenceurs, qui retransmettaient l'événement en direct sur Instagram, tout en lançant des questions aux célèbres mannequins.
 
« Tout cela est magique. Azzedine aurait été très fier. Et j'ai sans doute porté une de ces robes ! » s'est exclamée Naomi Campbell, rayonnante.

Selon Olivier Saillard, Azzedine Alaïa était « le plus grand collectionneur privé de mode dans le monde ». « C'était compliqué car il ne voulait jamais rien montrer. Je parle d'ailleurs en tant que directeur du Musée de la Mode de la Ville de Paris : il a souvent acheté des pièces que j'aurais moi-même souhaité acquérir ! Des pièces incroyables qui appartiennent à notre patrimoine. Désormais, se pose aussi la question de leur conservation optimale. »
 
L'historien de la mode a rencontré Azzedine Alaïa il y a deux décennies, quand il a été nommé directeur du Musée de la Mode à Marseille, dont Azzedine Alaïa était le président. C'est Olivier Saillard qui a fini par réaliser la rétrospective Alaïa au Palais Galliera, en 2013.
  
« Chacun sait qu'Azzedine Alaïa prenait beaucoup de temps pour faire les choses. Nous avons d'ailleurs commencé à discuter de cette rétrospective quatre ans avant son ouverture », a raconté Olivier Saillard.

« J'aimerais que les gens quittent l'exposition en pensant que la mode ne se résume pas à ce grand cirque, à cette hystérie médiatique et à ce faste démesuré qu'on lui associe de nos jours. Azzedine Alaïa cherchait véritablement à comprendre comment faire des vêtements. Et peu nombreux sont ceux qui y parviennent dans l'histoire de la mode : Alaïa et Yohji, Vionnet, Balenciaga. Leur vision de la mode s'apparente à un art noble : des sculptures pour le corps des femmes. Des robes qui ne pèsent pratiquement rien. Quelques bruissements de mousseline ou de jersey. Pour moi, c'est de l'art », a-t-il conclu.
 
Sa tenue favorite est une robe qui date de 2003, en mousseline noire avec quelques nuances de rouge et de bleu. Pourquoi ? « Elle s'inscrit dans la grande tradition des robes des années 1930. Azzedine Alaïa est peu à peu devenu le plus parisien des couturiers. Et en se mesurant à cette immense tradition, il est devenu encore meilleur qu'eux. Cette robe est un monument de l'histoire de la mode. »
 
Azzedine Alaïa : je suis Couturier
Du 22 janvier au 10 juin
18, rue de la Verrerie, 75004 Paris

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