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27.04.2021
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Anna Vestin (Glamour Lingerie): "On ne peut pas se projeter quand on ne connait pas la date de réouverture des boutiques"

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27.04.2021

Depuis un peu plus de quinze ans Valérie Schwartz est à la tête de Glamour Lingerie, une société indépendante qui compte trois boutiques de sous-vêtements, toutes situées dans le XVIe arrondissement de Paris. Des points de vente indépendants, qui pour la troisième fois depuis mars 2020, ont baissé leurs rideaux. "En 2020, la crise sanitaire nous a fait perdre 200.000 euros, soit 35% de notre chiffre d’affaires. Il me semble que cela correspond à la perte moyenne des commerces en France", explique Anna Vestin, collaboratrice de Valérie Schwartz qui s’occupe notamment de gérer le volet administratif de Glamour Lingerie et qui témoigne dans le cadre de notre série d’entretiens avec des commerçants déplorant un soutien trop faible de l’État.


Glamour Lingerie a lancé cet été son compte Instagram pour permettre à ses clientes de commander des produits et d'aller les chercher en boutique


Depuis plus d’un an, la petite société a bénéficié par deux fois des 1.500 euros auxquels peuvent prétendre les entreprises obligées de fermer leurs portes et qui perdent entre 20 et 50% de leur chiffre d’affaires, une mince compensation selon la commerçante: "Il y a évidemment le chômage partiel qui fait partie des aides, et qui permet de maintenir l’emploi, ce qui n’est pas négligeable (la société emploie trois personnes, ndlr). Il y a aussi l’effacement de certaines charges sociales, mais cela ne compense presque rien".

Pour Glamour Lingerie c’est en novembre dernier, lors du deuxième confinement durant lequel elle a été contrainte à 30 jours de fermeture, que la situation a été la plus compliquée. "Le gouvernant proposait une aide de 10.000 euros pour les boutiques subissant une perte de plus de 50% de leur chiffre d’affaires, mais nous n’avons pourtant touché que 6.004 euros d’aides uniquement pour notre boutique de la rue Victor Hugo qui réalise le plus petit chiffre d’affaires", explique Anna Vestin. Cette situation tiendrait selon elle du fait que les trois boutiques Glamour Lingerie ont un SIREN commun, et trois SIRET différents. Des nuances administratives qui complexifient encore plus la vie des petits commerçants indépendants qui ont du mal à joindre leurs comptables souvent débordés, mais aussi l’administration. "Nous pouvons joindre l’administration uniquement en ligne via notre espace personnel, il n’y a aucun numéro, ni adresse mail dédiés", déplore Anna Vestin.  


Glamour Lingerie participe à "Action Culottée", un mouvement de commerçants de lingerie qui vise à alerter Matignon sur leur situation


Proposant une quinzaine de marques de lingerie et de balnéaire, positionnées moyen/haut de gamme, comme Chantal Thomass, mais aussi quelques labels de prêt-à-porter féminin, la situation de Glamour Lingerie reflète assez bien celle des petits commerçants indépendants traditionnels.

L’enseigne, qui ne compte pas de e-shop, a intégré dès le premier confinement de mars 2020 une association de commerçants de la rue d’Auteuil et s’est implantée sur la plateforme Wishibam. Une expérience qui s’est avérée peu concluante, indique Anna Vestin, soulignant que la lingerie a besoin d’être essayée et les achats conseillés. L’été dernier, Glamour Lingerie a donc ouvert les portes de son compte Instagram pour proposer ce qu’elle nomme "le message et collect", Valérie Schwartz est ainsi présente trois jours par semaine en boutique pour remettre à ses clientes d’éventuelles commandes.

Quant à l’avenir, Anna Vestin ne se prononce pas. "On ne peut se projeter dans rien quand on ne connait même pas la date de réouverture des boutiques. De plus nous sommes censés démarrer les ventes des maillots de bain qui là aussi demandent à être essayés et qui constituent une activité importante pour nous. Mais les ventes ne décolleront pas si les gens ne peuvent pas partir en vacances cet été. Car beaucoup de gens ont l'habitude d'aller à l'étranger car ils n'ont pas les moyens de rester en France où les prix des locations saisonnières sont très élevés", indique Anna Vestin, qui a d’ores et déjà demandé sur 2021 des reports d’échéances pour mettre Glamour Lingerie à l’abri.

D’autant que l’entreprise bénéficie d’un plan de continuation suite à un redressement judiciaire intervenu en 2019. "Nous nous étions bien relevés de cette situation, alors la crise nous fragilise, mais nous restons vigilants et nous pouvons compter sur des partenaires avec qui nous cultivons une confiance réciproque".

Selon elle, depuis le début de la crise, ce sont 21 boutiques qui auraient fermé leurs portes définitivement sur la seule avenue Victor Hugo dans le XVIème arrondissement de Paris.

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