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05.03.2023
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A Paris, la féminité selon Lanvin, Ester Manas, Ottolinger et Atlein

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05.03.2023

Ce week-end a encore été l’occasion de découvrir des collections pour l’automne-hiver 2023/24 fort intéressantes et variées auprès de maisons établies, comme Lanvin, ou plus jeunes, qui s’affirment de saison en saison, telles Ester Manas, Ottolinger et Atlein. La Fashion Week de Paris a montré entre autres différentes manières d’exprimer sa féminité. Tour à tour sexy, inclusive, élégante, minimaliste, mythique ou futuriste.

Lanvin sans fioritures




Lanvin, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree

 
Chez Lanvin, Bruno Sialelli a choisi le collège des Bernardins avec ses arcades d'ogives moyenâgeuses pour son défilé. Une bonne idée tant l’architecture cistercienne sobre et dépouillée résonnait idéalement avec la collection tout en élégance minimale qu'il a imaginée pour l'hiver prochain.
 
La garde-robe, centrée autour de quelques essentiels, est judicieusement calibrée entre pièces tailleur et floues, jour et nuit, mat et brillant. Les robes glissent sur la peau. Elles sont drapées sur le devant, tandis qu’elles s’ouvrent dans le dos par une fine rangée de boutons billes dorés. D’autres modèles échancrés et sans manches, en paillettes ou draps de laine, laissent voir le soutien-gorge. L’allure est boostée par d’interminables cuissardes en cuir à talon moulées sur les jambes, des gants glamour d’opéra, et parfois des cagoules prolongeant certaines tenues.

Les lignes sont nettes. Surtout pour les habits à porter au quotidien: les tailleurs mini-jupe à veste mi-longue, les pantalons sombres à combiner avec d’austères chemise et cravate dans les mêmes tons, et les manteaux, importants, tous impeccablement coupés, qu’ils soient en lainage, en peau lainée, d’agneau ou en crocodile.
 
Pas de fioritures, si ce n’est quelques arums ornant en majesté une ou deux robes, des fleurs façon cristaux piquées sur d’autres modèles, ainsi que des pois, que l’on retrouve en velours rubis sur des toges drapées, en larmes de verre incrustées dans des ensembles en maille ou cloutés dans robes, bottes et manteaux. L’homme (mais aussi la femme) ose, quant à lui, la combinaison en lycra à enfiler sous le manteau, les gros chandails dotés de cagoules, le rose saumon.

Ester Manas célèbre toutes les mariées




Ester Manas, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree

 
Sous les chants religieux, le brouhaha s’amplifie dans l’église américaine de Paris avec son grand orgue et ses vitraux colorés. On célèbre un mariage chez Ester Manas. En fait, c’est un peu la répétition de celui que la créatrice scellera avec son partenaire Balthazar Delepierre, l’été prochain. Comme l’explique ce dernier en coulisse, "nous étions en train de réfléchir au moodboard de notre propre mariage, lorsque le thème de la collection nous est apparu comme une évidence: le mariage rêvé! C’est une collection très personnelle", ajoute-t-il.
 
Pour cet événement si spécial, la mariée, comme il se doit, était en blanc, le bouquet de fleurs à la main ou la rose glissée sur la cuisse dans le porte-jarretelle. En robe à fronces ou à volants, et bien sûr en une cascade de dentelles, dont la plupart sont recyclées. La robe de mariage se décline en version longue, courte ou asymétrique. Sans oublier le voile en tulle virevoltant dans le dos ou la traîne. Serrages, matières techniques, jeux de laçages et surtout fronces quadrillées permettent aux tenues d’embrasser le corps avec naturel.
 
Comme toujours chez la marque, qui a fait de l’inclusivité sa signature, avec une gamme de tailles étendues via un vêtement intelligent qui s’adapte au plus grand nombre, le sexy est de rigueur. La mariée dénude ses épaules et son ventre. Elle ose les transparences et les découpes, laissant entrevoir des dessous chics et affriolants produits cette saison par Chantelle. L’heureuse élue, ses demoiselles d’honneur et ses invitées sont toutes très élégantes en escarpins à talons Louboutin ou cuissardes argentées à la mythique semelle rouge.
 
Le rouge passion est aussi présent dans plusieurs tenues de fête, comme le bleu, le noir et la couleur peau (chair ou caramel), en particulier à travers des ensembles pantalons à bords ondulés, façon corolle. La maille bord-côtes s’invite dans des tenues moulantes fusionnant avec de la dentelle. Des volants flamencos colorés bordent des jupes asymétriques pour un style plus enlevé. Une collection particulièrement réussie et applaudie.

L'esthétique organique d'Ottolinger


 

Ottolinger, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree


Changement de décor chez Ottolinger, qui a convié le public dans un bâtiment délabré en chantier, où des nuages de poussière se soulèvent à chaque passage de mannequin. Comme à leur habitude, les deux créatrices Cosima Gadient et Christa Bösch regardent vers le futur, proposant une mode inclassable.
 
La garde-robe pour l’hiver prochain se compose de petites tenues en laine (pull-over, minijupe, top-cagoule, brassière), de combinaisons stretch imprimées moulant le corps, de vestes matelassées, de doudounes et pantalons en duvet, de robes et hauts hybrides composées de différentes matières de formes abstraites assemblées comme dans un puzzle.
 
On retrouve, dans la collection, l’esthétique organique, chère à la marque, tout comme le travail expérimental sur la matière et les effets de lacets, cordelettes et autres coulisses, qui accentuent le mouvement. Ainsi des cordons au cou et à la taille s’épaississent comme des boudins, d’autres transpercent les vêtements comme des serpents. Des harnais se superposent aux vestes ton sur ton. Le jeu de découpes accentue ce style, qui se revendique chaotique.

La femme mythique d'Atlein




Atlein, automne-hiver 2023/24 - © ImaxTree


Les mannequins sont statuaires et d’une élégance innée chez Atlein, où Antonin Tron explore le mythe de la femme cette saison. Il s’est, en effet, inspiré des bas-reliefs de l'Antiquité et travaille essentiellement autour du drapé, comme un sculpteur. Juchées sur des sandales à talon aiguille avec des collants opaques, les modèles avancent dans de longs fourreaux ou des tenues de vestales avec un port de reine, de lourds bijoux en diamants s’enroulant autour du cou ou du poignet comme des serpents.
  
Le jersey, la matière fétiche du designer, enserre le corps. Il le drape et prend sa forme comme une seconde peau. Antonin Tron utilise aussi le tulle stretch, le velours frappé ou encore le faux cuir sur base recyclée. Des fentes font souvent irruption dans le vêtement comme un éclair, dans le dos, sur une épaule, un flanc.
 
Tout se joue dans la construction. Des lacets à bout métallique sont enfilés dans des coulisses suivant les lignes qui structurent le vêtement. Ils permettent de le froncer à volonté, sur les bras, ou sur les bords du devant d’un blouson, par exemple. Les pièces à manches (vestes, petits blousons, sweaters) sont raccourcis afin de mettre en valeur une taille haute et d’allonger la silhouette.

 

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