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07.03.2023
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"Mardi noir" en France contre la réforme des retraites

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Reuters
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07.03.2023

La sixième journée de mobilisation contre l'impopulaire projet gouvernemental de réforme des retraites semblait très suivie mardi, notamment dans les transports et l'énergie, alors que les syndicats ont appelé à mettre le pays à l'arrêt.



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Les organisations syndicales, unies dans leur rejet du relèvement de 62 à 64 ans de l'âge légal de la retraite, entendent profiter de ce nouvel acte pour durcir le mouvement entamé en début d'année. "C'est la plus grande mobilisation depuis le début du conflit", a déclaré dans le cortège parisien le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

"Ce qui nous remonte pour l'instant, c'est mieux que le 31", a renchéri son confrère de la CFDT, Laurent Berger, en référence à la journée du 31 janvier qui avait mis quelque 1,3 million de personnes dans la rue, selon le ministère de l'Intérieur.

Selon la CFDT, quelque "320 points de rassemblements" étaient prévus y compris "dans des endroits où il y en a jamais eu" avec des défilés annoncés de Paris à Marseille en passant par Nice, Montpellier, Nantes et de plus petites villes comme St Lo (Manche), Valenciennes (Nord) et Calais (Pas-de-Calais).

"Les gens en ont marre, ils sont épuisés, ils voient autour d'eux plein de collègues qui n'arrivent pas à l'âge légal de retraite actuel, donc comment espérer qu'ils aillent jusqu'à 64 ? Nous c'est 64 et nos enfants ce sera quel âge, 66 ?", a dit à Reuters Jessica Trocme, 41 ans, déléguée syndicale dans un supermarché Lidl à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

ROUTIERS, ENSEIGNANTS, ÉBOUEURS...



Les expéditions sur les sites de TotalEnergies étaient stoppées mardi, sans entraîner dans l'immédiat de problèmes à la pompe, a indiqué un porte-parole du groupe pétrolier.

"Nos actions vont faire que, très rapidement, de très grosses difficultés d'approvisionnement vont être rencontrées", a toutefois prévenu Lionel Ardiol, élu CGT chez ExxonMobil sur le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) alors que plusieurs raffineries en France ont entamé une grève reconductible.

Dès vendredi, la CGT Mines et Energie (FNME-CGT) avait entamé une grève reconductible, suivie dimanche par la Fédération nationale des transports et de la logistique (FNTL) qui a appelé les routiers à se mettre en grève "pour une durée illimitée".

A la SNCF et à la RATP, le trafic était "très perturbé" mardi, avec un TGV et TER sur cinq annoncés. Les syndicats de la SNCF ont annoncé un taux de grévistes de 39% à midi, en hausse par rapport aux trois dernières journées d'action. Le mouvement devrait se poursuivre mercredi, les syndicats de la SNCF et de la RATP ayant aussi appelé à reconduire la grève.

Le trafic aérien dans les aéroports parisiens devait être réduit mardi et mercredi de 20% à 30%.

Dans l'enseignement, le ministère de l'Éducation nationale a fait savoir à la mi-journée que le taux de grévistes chez les enseignants, tous niveaux confondus, était de 32,71%.

Les syndicats ont appelé à une mobilisation mercredi à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, ces dernières étant considérées comme les plus affectées par la réforme, selon les détracteurs du texte.

Grève aussi chez les éboueurs, notamment à Paris où les services de nettoyage et de collecte des déchets était "très perturbés", selon l'adjointe à la maire Colombe Brossel.

DÉBAT SUR LE REPORT DE L'ÂGE LÉGAL AU SÉNAT



Jusqu'à présent, le gouvernement a fait profil bas face à la contestation, laissant l'examen du projet de cette réforme se dérouler au Parlement, où les sénateurs débattent jusqu'à dimanche. Les élus de la chambre haute, où la droite est majoritaire, espèrent examiner, et peut-être voter, ce mardi sur l'article 7 de la réforme - qui en compte 20 - relatif au report de 62 à 64 ans de l'âge légal de la retraite.

Cette mesure phare est rejetée par une large majorité de Français, selon tous les sondages d'opinion.

L'intersyndicale rejette la responsabilité du blocage sur le gouvernement et l'absence de réaction de celui-ci face à la contestation.
Les leaders syndicaux doivent se réunir en fin de journée pour décider des suites à donner au mouvement jusqu'ici unitaire.

"Il y a des grèves qui vont se généraliser dans beaucoup d'endroits", a prédit Philippe Martinez, alors que la CFDT de Laurent Berger préfère des actions ponctuelles aux grèves reconductibles défendues par la CGT et FO.

Face à la contestation, l'argument de la survie financière du système de retraites par répartition reste le leitmotiv du gouvernement.
"J'entends que peu de Français aient envie de travailler deux ans de plus mais c'est une nécessité pour préserver notre système de retraites", a plaidé lundi soir la Première ministre Elisabeth Borne sur France 5.

(Rédigé par Blandine Hénault et Elizabeth Pineau, avec la contribution de Marc Leras à Marseille, Ingrid Melander, Benjamin Mallet à Paris et Stéphane Mahé à Saint-Nazaire)

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